Pas de reprise à Vavouto. C’est pourtant ce que Koniambo Nickel envisageait dans un communiqué diffusé dimanche 18 juillet. "Nous ne pouvons continuer de subir cette situation et nous avons décidé de tenter de redémarrer nos opérations dès demain", annonçait KNS.
Effectifs réduits
Mais le lundi 19, au matin, des centaines d’employés qui devaient reprendre leur poste n'ont pas pu entrer sur le complexe. Restait une équipe réduite, comme ces derniers jours, afin de préserver la sécurité du site industriel et maintenir les fours à température.
Salariés et sous-traitants subissent un conflit entre les coutumiers du massif de Koniambo et KNS. Les manifestants rejettent le résultat d’un appel d’offres pour le forage et le dynamitage sur mine. Aux yeux des coutumiers, KNS revient sur une parole donnée. Celle de faire travailler une entreprise locale, Label explo.
Ce n’est pas une proposition, c’est une promesse.
"Promesse" contre "différence de tarif"
Pour KNS, Label explo ne remplissait pas les conditions pour passer au second tour de l’appel d’offres. "On parle d’une différence vraiment très significative de tarif", déclare Alexandre Rousseau, directeur des ressources humaines et de la communication à KNS.
"On a un cadre de gestion et un code de conduite qu’on doit appliquer. [Cela] ne nous permet pas de faire passer une entreprise au second tour d’un appel d’offres à n’importe quelle condition."
Non au partenariat
Il reste en course deux entreprises locales et une entreprise internationale. Vendredi dernier, la direction de KNS a fait une proposition aux coutumiers : un partenariat avec les sociétés qui seront retenues. Refus catégorique. En attendant, le site minier fonctionne au ralenti.
On a des pertes de production d’environ soixante tonnes par jour.
"Cette situation est déplorable pour tout le monde et on est en train d’envisager toutes les possibilités pour reprendre de manière sécuritaire, pour nos personnels et pour les infrastructures de l’entreprise", assure le représentant de Koniambo Nickel.
Constaté par huissier
KNS qui demande "à chacun de [ses] employés de garder son calme et de ne pas essayer de forcer le barrage". Et qui a fait constater le blocage par huissier, pour la troisième fois depuis le début du conflit social. Par deux fois, le tribunal de première instance de Koné a conclu au caractère illicite du barrage.
Les manifestants se disent, quant à eux, déterminés à continuer le mouvement.
Récit de la journée avec David Sigal et Nathan Poaouteta :