Agression au Mwâ Kââ : les autorités coutumières appellent au calme pour éviter des actes de représailles

La place du Mwâ Kââ, baie de la Moselle à Nouméa.
Alors que trois personnes ont été interpelées mardi pour avoir violemment agressé un homme dans le centre de Nouméa, des appels à venger la victime continuent de circuler sur les réseaux sociaux. Le Sénat coutumier et le Grand chef de l’Ile des Pins lancent un appel au calme.

Les violences filmées le 4 mars sur la place du Mwâ Kââ, à Nouméa, sont en train de prendre une tournure inquiétante. Plusieurs actes de représailles auraient été rapportés en divers endroits du pays contre des personnes qui n’étaient pas liées à cet événement. Une situation d’engrenage qui a poussé les autorités coutumières à s’exprimer publiquement ce mercredi soir.


Le "happy slapping", phénomène violent des réseaux sociaux 

Dans un communiqué, le Sénat coutumier appelle "fermement la population à laisser la justice suivre son cours pour que les coupables, déjà identifiés et appréhendés, soient punis sans que des innocents ne soient injustement affectés". 

L’institution signale que cette violence, "en particulier celle impliquant les jeunes", est "amplifiée par les réseaux sociaux", à l’image du "happy slapping", le nom donné aux agressions filmées.


"Des actes totalement barbares et gratuits"

Même appel à l’apaisement de la part de Guillaume Vendegou, le Grand chef de l’Ile des Pins. Bien qu'il condamne ces actes de violence qu'il décrit comme "totalement barbares et gratuits", il exhorte à "faire preuve de retenue et de sagesse". Un message qui s’adresse plus particulièrement aux "jeunes de Kunié" et ceux de l’"aire Drubéa-Kapumë". 


La victime "se porte mieux" selon le Sénat coutumier 

Si cet appel est adressé plus spécifiquement à la population de Kunié, c'est parce que la victime est originaire de l’Ile des Pins. Lundi 4 mars, deux hommes lui avaient asséné de violents coups pieds à la tête, alors qu’elle était tranquillement assise sur un banc. Une scène extrêmement choquante, qui avait été filmée par une troisième personne. Le lendemain, les trois mis en cause avaient été arrêtés. 

Dans un communiqué, le Sénat coutumier précise que la victime "se porte mieux". Il appelle les citoyens "à éviter toute exploitation de cet événement malheureux pour attiser des sentiments haineux".