Dans le box des accusés, ce mardi 26 septembre, un homme de 61 ans, de taille et de corpulence moyenne. Depuis quatre mois, il vit au Camp-Est, dans des conditions indécentes, décrit Me Barbara Brunard, son avocate. Elle rappelle qu'il touche une pension d’invalidité suite à un AVC. Assure qu'il dort à même le sol dans sa cellule avec trois autres détenus. Et qu'il reconnaît avoir fait une bêtise.
Le 13 juin, il a menacé une conductrice de taxi avec un couteau avant de partir avec le véhicule. La victime, Mamy Bernadette, n'a pas souhaité assister au procès en appel. Encore perturbée par ce qui lui est arrivé.
Il lui avait demandé si elle avait des armes à bord du taxi
Elle ne s'était pas méfiée de cet homme qui l’avait appelée pour une course au Mont Koghis. Jusqu'à ce qu'il lui demande si elle a des armes à bord de son taxi pour se protéger. Une fois arrivés sur les lieux, il se met à crier et Mamy Bernadette se retrouve avec un couteau de cuisine sur la gorge. Elle réussit à s’enfuir et à demander de l’aide à des passants. Le prévenu, lui, vole la voiture et l’abandonne au niveau de Koé, à Dumbéa Nord, où les gendarmes la retrouvent.
Trois jours plus tard, le sexagénaire, qui encourait jusqu’à 7 ans de prison, a été condamné par le tribunal de première instance à 3 ans de prison, dont deux avec sursis probatoire. "Une condamnation trop indulgente" selon Claire Lanet, avocate générale.
"Il savait que le Mont Koghi était un endroit isolé"
C’est le ministère public qui a fait appel de la décision du tribunal correctionnel. Pour Claire Lanet, "les faits sont crapuleux et particulièrement odieux", le geste du prévenu "était prémédité. Il savait que le Mont Koghi était un endroit isolé". Rappelant les dix-sept mentions au casier judiciaire du prévenu, principalement pour des faits de vol, elle évoque une spirale de la délinquance. Elle requiert 5 ans de prison avec sursis probatoire et obligation de soins.
Demande de pardon et de dédommagement
Une peine jugée bien trop lourde par Me Barbara Brunard. Le prévenu n'a, selon elle, rien prémédité. À la cour, ce mardi matin, il a demandé pardon à la victime et indiqué qu'il aimerait la dédommager pour le vol qu’elle a subi. Le délibéré sera rendu le 6 octobre.
Les réactions des avocates recueillies par Natacha Lassauce-Cognard et Carawiane Carawiane :