Elle sillonne Dumbéa depuis une dizaine d'années avec son taxi. Mardi, celle que ses collègues appellent affectueusement Mamie Bernadette a été agressée au couteau par un passager qui avait demandé à être déposé au Mont Koghi. Il est parti avec le taxi, retrouvé quelques heures plus tard près du parc Fayard.
À la quarantaine de chauffeurs de Dumbéa, de Nouméa, de Païta et du Mont-Dore qui se sont réunis ce jeudi après-midi, à Koutio, en soutien, elle dit merci. La voix brisée par les larmes. "Mes collègues de Dumbéa sont allés partout pour chercher ma voiture", pendant qu'un hélicoptère et des patrouilles de gendarmes quadrillaient la zone pour retrouver le véhicule et le suspect.
Son témoignage, recueilli par Stéphanie Chenais :
De mémoire de chauffeur, c’est la première fois qu’une agression si violente a lieu à Dumbéa envers l'un d'eux. Mais les incivilités restent fréquentes. “C’est des insultes, des gens qui descendent de la voiture sans payer", livre Mamie Bernadette.
Quels moyens de protection ?
Pour se protéger, Melissa, qui travaille la nuit, a fait poser une grille. "Il n’y a pas de contact direct avec le client, c’est plus rassurant." Les collègues de Nouméa, eux, disposent d'un système de géolocalisation qu'ils peuvent activer en cas d'agression.
Comment mieux protéger ces professionnels qui rendent un véritable service public ? C'est une question que se pose la mairie de Dumbéa. Des échanges sont en cours avec la gendarmerie et la province pour trouver des solutions. "A-t-on par exemple le droit de mettre des caméras à l’intérieur des véhicules et de filmer ? La gendarmerie va se renseigner", indique Jean-Marc Vian, conseiller municipal en charge des taxis à Dumbéa. La commune compte quinze chauffeurs de taxi, seulement deux continuent à circuler la nuit…
Le reportage vidéo de Martin Charmasson et Claude Lindor :