Quarante ans après, sa mémoire reste un symbole d’unité et de réconciliation. Yves Tual a perdu la vie à Nassirah, sur la commune de Boulouparis le 11 janvier 1985. Âgé de 17 ans, cet étudiant en électrotechnique a été tué d’une balle en pleine tête alors qu’il s’entraînait au tir avec son père.
Sa mort, dans une Nouvelle-Calédonie déjà marquée par les tensions, a provoqué une onde de choc, devenant l’un des symboles des fractures de cette époque. Mais avec le temps, Yves Tual est aussi devenu une figure de mémoire collective.
Une volonté de réconciliation
En 2015, une stèle à son nom avait déjà été érigée à Boulouparis, en présence de représentants politiques et coutumiers. Dessinée en forme de flamme, elle incarne la volonté de réconciliation entre les communautés. À l’époque, Gilbert Tein, alors président du Sénat coutumier, avait rappelé l’importance de "se rapprocher et de construire un vivre-ensemble durable".
Aujourd’hui, quarante ans après les faits, la stèle Yves-Tual continue de porter ce message de mémoire et d’apaisement. La place "Yves Tual" a été inaugurée ce samedi matin, juste en face de la mairie.
"Le droit de vivre en paix"
Une cérémonie pleine d'émotions pour la famille. Son père, Hervé, a évoqué les émeutes du 13 mai dans son discours. Il a rappelé que tous les enfants de Calédonie ont le droit de vivre en paix.
Parmi la famille d’Yves Tual présents beaucoup ne l’ont pas connu, comme Aurore Tual, sa nièce. Elle était très émue. "C'est plus possible de vivre des événements pareils. Je ne comprends pas que ça puisse encore arriver de nos jours. Aujourd'hui, il est vrai que beaucoup ont perdu confiance, moi j'essaye d'en garder.
J'ai une petite fille et je voudrais qu'elle grandisse dans la paix.
Aurore Tual, nièce d'Yves Tual
Plusieurs représentants politiques
Une journée également très politique, en présence du maire de la commune, Pascal Vittori, du président du gouvernement, Alcide Ponga, de représentants de la province Sud ou encore du député Nicolas Metzdorf.
Des commémorations sont également prévues demain à Canala cette fois à la mémoire d'Éloi Machoro et Marcel Nonnaro, abattus lors d'une opération du GIGN, au lendemain de la mort d'Yves Tual.
Le reportage de Brigitte Whaap et Nicolas Fasquel :