Violences conjugales : les gendarmes formés à l'accueil des victimes

La première session de formation a concerné une soixantaine d'enquêteurs de la gendarmerie.
Une première en Nouvelle-Calédonie. Une soixantaine d'enquêteurs de la gendarmerie ont reçu une formation dédiée à la prise en charge des victimes de violences conjugales lundi, à Boulouparis. A terme, 270 militaires sont concernés afin de mieux lutter contre ce fléau qui touche une femme sur cinq. 
La formation s’inscrit dans le plan «Agir » contre les violences faites aux femmes : 
• A pour «accompagnement des victimes» ;
• G pour «gagner en efficacité en matière de procédure judiciaire» ;
• I pour «intervenir auprès des victimes» ;
• R pour le «rapprochement des acteurs». 
 
 

Empathie

A Paris comme en Calédonie, les Grenelle dédié aux violences contre les femmes ont pointé de façon explicite le défaut de qualité dans l’accueil des victimes et un certain manque d’empathie de la part des gendarmes. Cette formation doit permettre de les aiguiller au mieux. 
 

Le gendarme est souvent un très bon technicien. Mais parfois, il ne prend pas la mesure de la détresse de cette femme qui vient déposer plainte. Tout l’enjeu est de sensibiliser nos personnels sur cette attente.
- Général Christophe Marietti, commandant des forces de gendarmerie

 
 

Se poser les bonnes questions

Le plan Agir prévoit une quinzaine de mesures. L’accent est mis sur l’accueil des victimes. Objectif de la formation, apporter des outils pour être plus efficace sur le terrain et juger de la gravité des faits en fonction des cas. Et pour cela, les gendarmes doivent se poser les bonnes questions afin de mieux appréhender la situation.
 

Un triste record 

La Nouvelle-Calédonie se place au premier rang des territoires et des régions en termes de violences conjugales, avec une centaine de déclarations par an. Aujourd’hui, beaucoup de femmes osent franchir le pas, et passer la porte de la brigade ou du commissariat. 

On aimerait être champions sur un autre domaine que celui-là mais malheureusement, ici, les femmes victimes de violences conjugales sont une vraie réalité. On doit vraiment être mobilisés, briser cette loi du silence. 
- Florence Ghilbert-Bezard, commissaire déléguée de la République pour la province Sud. 

 
 

Mettre en avant les femmes gendarmes

Lundi, la première session a réuni à Boulouparis une soixantaine de gendarmes enquêteurs, des compagnies de La Foa et de Nouméa. A terme, ils sont 270 à devoir en bénéficier. Avec deux engagements majeurs : traiter dans les temps les plaintes et les cas de flagrances, et mettre en avant les femmes gendarmes dans les entretiens avec les victimes.

Un reportage de Cédrick Wakahugnème :

Des gendarmes formés à l'accueil des victimes de violence


Découvrez également le reportage télé de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry :
©nouvellecaledonie