L'image et la description font froid dans le dos. Les garde-natures de la province Sud ont trouvé un dugong mort, vendredi 30 juillet, à Bourail, sur la plage de Gouaro. Une femelle de grande taille, puisqu'elle mesurait 2,7 mètres, "rare car en âge de se reproduire", précise la Maison-Bleue. Il s'agit de la deuxième découverte de ce genre en deux mois, insiste la Zone côtière ouest, après la vache marine trouvée, également à Bourail, côté Nessadiou.
Sans doute interrompu(s)
L'animal présentait des impacts de tirs sur le dos et le flanc, a priori de chevrotine, mais aussi des coups de sabre sur le dessus de la tête. Ce n'est pas tout : il a été éviscéré, et le ou les auteur(s) ont commencé à la découper pour en récupérer la viande. "Compte tenu des faits relevés sur le terrain, les braconniers ont probablement été dérangés dans leur action de découpe et ont dû abandonner le dugong sur place", estime la province Sud.
Un phénomène qui perdure
Cette affaire, déplore l'institution, révèle que les actes de braconnage perdurent malgré les campagnes de communication menées depuis quinze ans. Et le classement de l'espèce en statut de protection totale.
"Le dugong est le seul mammifère marin menacé d’extinction dans nos lagons calédoniens. C’est une espèce côtière qui naît et demeure toute sa vie dans nos eaux", insiste la province. "Sa survie est strictement dépendante des usages de chacun des Calédoniens. Les études scientifiques réalisées ces dernières années démontrent clairement qu’avec le nombre de dugongs restant aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie, leur survie est remise en cause d’ici à quelques années."
Chaque dugong comptant désormais, si de tels actes honteux perdurent, nos enfants ne les connaîtront plus qu’au travers de la mémoire des anciens.
Plainte
"S’agissant d’un acte de braconnage grave et d’une extrême violence sur une espèce menacée de disparition", la collectivité a décidé de porter plainte "et souhaite que tous les moyens puissent être mis en œuvre pour retrouver le ou les auteur(s) de cet acte inacceptable et honteux". Un procès-verbal complet a été rédigé par les garde-nature pour transmission au Parquet, et aux fins d’appuyer l’enquête.
La ZCO exprime ses inquiétudes
De son côté, la Zone côtière Ouest s'interroge :
- Quelles sont les causes de sa mort ?
- Comment l’animal est-il arrivé sur la plage de Gouaro ?
- Qui va enlever la carcasse et comment ?
- Où la dépouille va-t-elle être mise ?
- Une nécropsie sera-t-elle faite ?
Nous souhaitons interpeller les institutions compétentes sur le fait que les cheptels de dugongs ne sont pas assez surveillés, ni leurs habitations, ni leurs environnements.