Les chiffres parlent d’eux-même : les agriculteurs calédoniens ont produit cette année près de 3 000 tonnes de pommes de terre, soit près de dix fois plus qu’en 2022, année, il est vrai, catastrophique. La production excède même les besoins des consommateurs calédoniens.
Un motif de satisfaction pour la quarantaine de producteurs calédoniens réunis depuis le début de l’année au sein du tout jeune Syndicat des producteurs de pommes de terre. Pour son président, Rodrigue Hugeaud, "ça démontre que l’on a acquis de l’expérience, avec des rendements à la hausse, mais aussi une bonne qualité de pommes de terre". Un bémol toutefois : tous les producteurs n’ont pas réalisé de production exceptionnelle cette année, certains ayant été frappés par des aléas climatiques.
De nouvelles variétés en test
Les producteurs, appuyés par l’Adecal, l’Ocef et l'Agence rurale, n’entendent pas s’arrêter en si bon chemin. L’année prochaine, deux nouvelles variétés seront testées dans les champs calédoniens. Un programme mis en oeuvre depuis 2016 avec pour objectif de proposer aux consommateurs un produit de qualité et aux agriculteurs, un tubercule de bon rendement. "Nous considérons qu’un rendement commence à être intéressant à partir de 20 tonnes l’hectare, précise Olivier Ratiarson, directeur du Centre tech centre technique et d'expérimentation en maraîchage (CTEM), qui dépend de l’Adecal. Mais cette année, nous avons eu des variétés qui sont montées jusqu’à 70 tonnes l’hectare." Actuellement, dix variétés de tubercule sont proposées sur le marché.
Les bons résultats obtenus cette année donne également des idées à l’OCEF qui encadre la filière depuis 47 ans et assure le stockage de la production et sa commercialisation. L’office souhaite désormais expérimenter d’autres productions, dans le cadre de la transition et de l’autonomie alimentaire. "Cette année, nous avons déjà dix tonnes de patates douces stockées en chambre froide, se félicite Lionnel Brinon, le président de l’ Ocef. L’année prochaine, on aimerait poursuivre avec le taro bourbon notamment."
Reste à écouler le surplus de production de ce cru 2023 exceptionnel : l’Ocef a donc décidé de prospecter dans la région. Et dès l’année prochaine, l’Agence rurale mènera une étude sur le potentiel de transformation local des pommes de terre.
Le reportage à Nessadiou (Bourail) de Camille Mosnier et Nathan Poaouteta :
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