Cession de l'usine du Sud : Vale a signé un accord avec l'Australien New Century

Antonin Beurrier face à la presse, ce mardi.
L’information, très attendue à l'échelle de la Nouvelle-Calédonie et de la filière nickel, a été confirmée : c'est un producteur minier australien qui reprendrait les parts de Vale dans l’usine du Sud.
Le PDG de Vale NC a confirmé l'information mardi midi, lors d'une conférence de presse en son siège nouméen : lundi soir, un accord d'exclusivité a été signé avec l'Australien New Century Resources. Cette société basée à Melbourne, dans le Victoria, deviendrait le nouvel acquéreur de l'usine du Sud. 
 

Ce sont des gens qui ont une vraie expertise en métallurgie. Ils ont été très bien inspirés de trouver de la valeur dans des résidus de procédés de zinc, pour en extraire le métal. 
- Antonin Beurrier, Vale NC

 

«Rupture»

Le dirigeant de Vale Nouvelle-Calédonie verrait là une rupture assez forte, pour le complexe hydrométallurgique. New Century n'est pas un géant minier comme le Brésilien Vale, qui dispose du site depuis quatorze ans. Mais une junior, spécialisée dans le zinc. Les installations calédoniennes seraient ainsi le plus gros actif du métallurgiste australien, qui deviendrait un acteur majeur des métaux de base, nickel et cobalt.
 
 

95% des parts

Le groupe Vale avait officialisé début décembre qu’il voulait se désengager de l’usine du Sud. C’est-à-dire céder les 95 % des parts qu’il détient - les 5 % restants appartenant à la Société de participation minière du Sud calédonien, qui réunit les trois provinces calédoniennes.
 

Appui bancaire

Jusqu'à huit candidats étaient en lice, au plus fort des négociations. Et c'est Antonin Beurrier lui-même qui serait allé chercher en Australie le nouvel acquéreur, peu connu en Calédonie. New Century bénéficierait de l'appui de la banque Macquarie. 
 

Pas encore bouclé

Attention, la transaction n'est pas encore bouclée. Les différentes parties ont deux mois pour la concrétiser, comme le rappelle Antonin Beurrier au micro de Coralie Cochin.

Cession de Vale, Antonin Beurrier 1

 

L'acheteur doit mieux connaître l'actif, les équipes, la stratégie. De façon générale, ils y souscrivent, mais ils ont besoin d'entrer maintenant dans les détails. D'engager des discussions avec l'Etat, la province, le gouvernement, la SPMS, les employés. Bref, on a beaucoup de travail à faire pour avoir des accords définitifs. On vise fin juillet-début août.

 
 

Nouvelle stratégie

D’ici là, l’usine du Sud doit détailler sa feuille de route. Sa nouvelle stratégie, rappelons-le, est de recentrer sa production sur le NHC. Un produit intermédiaire (précipité de nickel et de cobalt) recherché pour la fabrication de batteries de voitures électriques. Elle attend aussi le feu vert du Congrès pour exporter des saprolites.
 

Emplois

Après des années de pertes d’exploitation, plus le droit à l’erreur. D’autant que New Century est une entreprise qui n’a clairement pas les reins aussi solides que le Vale.
Antonin Beurrier, au micro de Coralie Cochin :

Cession de Vale, Antonin Beurrier 2

 

Nous n'avons plus la possibilité d'avoir deux, trois, quatre mauvaises années. Il faut qu'on travaille notre structure de coût, notre façon de réfléchir ensemble, pour nous transformer plus vite, plus fort.

 

Plan de restructuration

L’entreprise poursuit également son plan de restructuration sociale. Avec des reclassements pour les employés de l’usine. Mais aussi cinquante à 70 licenciements. Sur les 120 qui avaient été estimés il y a quelques mois, quand Vale avait annoncé son départ. L'usine du Sud, c'est plus de deux mille emplois, directs ou indirects.

Le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Cédric Michaut :
©nouvellecaledonie

Un sujet diffusé au JT, dont Antonin Beurrier était l'invité. A retrouver ci-dessous :
©nouvellecaledonie
 

Réaction du repreneur potentiel

Côté New Century, le PDG de New Resources, Pat Walta, explique vouloir avoir «une conviction totale» avant de signer un accord définitif. «Nous sommes encore en négociation notamment avec l’Etat français et Vale», souligne-t-il. Si l’acquisition se réalise, il entend déjà «procéder à des changements substantiels dans le fonctionnement de l’usine du Sud et l’envoi des minerais vers le site de production». Et il entend prendre son temps.
 

New Century Ressources dispose encore de soixante jours en exclusivité, voire plus, pour finaliser, ou pas, l’achat, et ce sera de toute façon après un audit préalable.
- Pat Walta, PDG de New Century Resources