Une délégation a fait le tour des institutions. Au haussariat, au Congrès mais d’abord à la province Sud, d’où ses membres sont sortis satisfaits de leur rencontre avec Sonia Backès. À l'issue d'une heure d’entretien, et après l'annonce la veille d'un sursis au moins jusqu'à la fin du mois, les visages étaient sereins.
Si, dès hier, on a appris que la perspective de la cessation de paiements au 15 janvier s’éloignait, les prochains mois s’annoncent compliqués, notamment du côté de la sous-traitance. Certaines entreprises ont déjà vu leurs contrats réduits avec des conséquences sur l’emploi. "Nous sommes déjà touchés, confirme Teli Lamata, le porte-parole du Syndicat des rouleurs pays. Ils ont demandé à certaines entreprises la moitié du tonnage. Nous sommes obligés de licencier."
Réduire la sous-traitance
Via la Société de participation minière du Sud calédonien, la province Sud est l’un des principaux actionnaires de Prony Resources. Alors Sonia Backès, au contact direct du mandataire ad hoc, a rassuré les sous-traitants sur l’avenir de l’entreprise, tout en reconnaissant que des heures difficiles étaient à attendre. "Une réduction de la sous-traitance est sans doute nécessaire, ainsi que le décalage d'un certain nombre d'opérations, estime la présidente de la province Sud. On doit travailler avec le gouvernement sur le chômage partiel et sur des dispositifs économiques de notre côté."
Procédure de conciliation
D'abord placée sous mandat ad hoc, l’entreprise est désormais en procédure de conciliation et risque la cessation de paiements d’ici à la fin du mois. Le soutien est urgent, confirme l’industriel par la voix de Denis Loustalet, directeur hygiène, sécurité, risques opérationnels et environnement à Prony Resources.
L’avenir de l’usine dépend beaucoup du coup de pouce attendu de l’Etat, mais plus largement de l’accord sur le nickel, actuellement en discussion, et de la possible ouverture des réserves métallurgiques à l’exploitation minière. Un accord qui doit permettre de sécuriser l’avenir de la filière sur le long terme. Ainsi, les syndicats de salariés aimeraient obtenir un siège à la table des discussions, dans le but de faire entendre leur voix.
Bruno Le Maire en personne ?
"On a demandé à être associés aux discussions sur le projet d'accord, parce qu'en tant que syndicat, on a notre pierre à apporter à cet édifice. Il faut intégrer tout le monde, souhaite Alexis Falematagi, délégué syndical du Soenc nickel, et ne pas oublier les instances représentatives du personnel qui connaissent la réalité du terrain."
Une nouvelle réunion du groupe de travail nickel doit avoir lieu le 15 janvier. Selon nos informations, elle pourrait être présidée par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.