Après une première déclaration de la ministre des Outre-Mer, le procureur de la République confirme ses dires, après la mort d'un homme vendredi, à Dumbéa. Le septième tué par balle depuis le début des émeutes, selon le bilan officiel. "En tout début d’après-midi, le fonctionnaire de police décide d’accompagner son collègue au centre hospitalier territorial du Médipôle, à Dumbéa, pour un motif personnel. Les agents qui ne portent pas d’uniforme, ne sont donc pas en mission de service."
"Pris à partie" sur un barrage
Le procureur précise que les deux hommes "hésitent à s’engager sur la route conduisant au centre hospitalier, compte tenu de la présence de barrages. Cependant, arrivant à leur hauteur, le conducteur d’une ambulance les rassure tout en les invitant à le suivre."
C'est alors qu'ils "sont pris à partie en franchissant un second barrage, en subissant de nombreuses projections de pierres qui provoquent le bris de la vitre côté conducteur." À l’approche d’un troisième barrage, "leur véhicule est bloqué par trois voitures en stationnement. Ils subissent de nouveau des caillassages de la part d’un groupe de 40 à 50 personnes qui s’approchent du véhicule de manière très véhémente."
Une vitre "qui se brise en éclats"
Toujours selon les informations détaillées par le procureur, "le conducteur sort du véhicule, décline sa qualité et procède à des sommations. Le fonctionnaire de police, qui occupe le siège passager, aperçoit un homme, à proximité de sa portière, porter un violent coup avec un objet d’une certaine longueur, contre la vitre côté passager, qui se brise en éclats."
Les deux agents ont ensuite réussi à rejoindre le Médipôle.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux
D'après les premiers éléments de l'enquête, "les constatations faites sur le véhicule mettent en évidence de multiples impacts sur la carrosserie, compatibles avec des projections de pierre. Les deux vitres du conducteur et du passager avant sont brisées. L’exploitation d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux met en évidence la présence d’un sabre d’abattis sous le bras d’un homme, allongé au sol, inanimé susceptible de correspondre à la victime, décédée."
Un seul coup de feu "pour se défendre"
Les deux policiers ont subi des examens médicaux qui attestent "de la présence de blessures au niveau du visage compatibles avec la projection des éclats de verre et des pierres. Une incapacité totale de travail d’un jour a été prescrite par le médecin, les victimes de ces actes de violence ayant décidé de déposer plainte pour ces faits."
Le procureur ajoute qu'au cours de sa garde à vue, "le policier a reconnu avoir tiré un seul coup de feu, dans un geste réflexe pour se défendre, sans ajuster son tir vers la victime, en relevant un contexte de forte hostilité à leur endroit."
Une expertise balistique décidée
Le parquet a ouvert ce dimanche 26 mai une information judiciaire en retenant la qualification criminelle de violences volontaires sans intention de donner la mort, aggravée par l’usage d’une arme. "Le tireur présumé est mis en examen de ce chef de coups mortels aggravés par l’usage d’une arme, et placé sous contrôle judiciaire, décision conforme aux réquisitions du parquet."
Les investigations se poursuivent, "l’autopsie du corps de la victime est ordonnée et une expertise balistique sera également décidée", conclut le procureur.