« Tout ça, c’est pour ton bien, ce n’est pas pour me débarrasser de toi. » Dernier mot de maman avant le départ, pour la petite Béra. Elle va entrer à l’internat et l’enfant quitte ainsi ses parents pour la première fois. « Il y a un peu de tristesse, mais je suis aussi heureuse parce que je sais que c’est pour notre bien », pose la jeune fille de 10 ans, tout en retenant ses larmes. À côté d’elle, son grand frère tente de la consoler. Une chance pour elle, Béra ne sera pas seule, son frère Willy intègre lui aussi l’internat.
Un choix du départ est difficile mais assumé par Marguerite, la mère de Béra et Willy. « Nous, on vit dans une maison familiale alors quand les enfants rentrent le soir de l’école, c’est difficile pour eux de bien travailler. Et puis, moi je rentre tard du travail, donc il n’ont pas un suivi nécessaire. »
Plateau sportif et heures d'études
Dans cette maison familiale, il y a donc du monde présent pour le départ des deux enfants. L’internat se situe à seulement quelques kilomètres de chez eux, un trajet fait malgré tout dans le silence.
Mais la joie n’est jamais très loin de la tristesse. Alors, dès son installation dans sa nouvelle chambre, Willy voit le bon côté des choses. « Le soir, une fois qu’on a mangé et après les études, on va jouer au plateau sportif et ça, j’aime bien, explique le jeune garçon. Même les études, le soir, c’est net ! »
Les heures d’études, sont personnalisées et quotidiennes. Tous les jours de la semaine, sauf le vendredi. Un rythme à prendre, mais quelques jours après leur arrivée, les deux frère et soeur se sont déjà bien adaptés. Surtout Willy. « Avant, quand j’étais à la maison, je ne faisais pas tout le temps mes devoirs, avoue-t-il. Et quand je les faisais, je les faisais vite et mal. Maintenant, même quand j’étais à la maison, je vais demander à mes parents de me poser à la médiathèque pour aller travailler avec ma sœur. »
Parcours culturel, artistique et sportif
Willy et Béra font partie des 40 élèves de cet internat pas comme les autres. L’établissement vise l’excellence pour des enfants du CM2 à la 3e. « Le but est d’accompagner les enfants qui ont du potentiel, explique Magali Sayo, responsable de l’internat Henriette-Pentecost. Ils sont déjà bon niveau scolaire, mais on va leur apporter tout un parcours culturel, artistique et sportif en plus. Tout en assurant un soutien scolaire, pour les rendre excellents. »
Ce type de scolarité a un coût. Si l’internat est gratuit pour les élèves boursiers, les autres familles doivent débourser 31 000 francs CFP par trimestre et par enfant. C’est le cas des parents de Béra et Willy.
L'internat Henriette-Pentecost, il en a été question avec Gil Brial ce jeudi matin, invité de la matinale. Il est revenu sur ce dispositif avec Sheïma Riahi.
Le reportage complet de Mirna Kilama et Carawiane Carawiane :