VIDÉO. Au lycée de Dumbéa, une fresque qui fait du bien, et du lien

Inauguration de fresque au lycée de Dumbéa ©NC la 1ère
A Dumbéa, le lycée Dick-Ukeiwë s’est paré de couleurs. Ce mardi 19 novembre, une fresque a été inaugurée à l’entrée de l’établissement. Une création réalisée avec une plasticienne par une cinquantaine d’élèves, désireux d’apporter de la gaité dans leur environnement scolaire. Et le quartier, l’un des plus touchés par les violences qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie à la mi-mai.

Il invite à entrer dans l’enceinte du lycée Dick-Ukeiwë. Pour aller en cours, les élèves doivent désormais gravir un escalier aux couleurs et aux motifs quasiment hypnotisants. Des mots sont aussi apparus sur les marches : "l’union fait la force", "on est tous des Terriens", "amitié", "confiance", "unité dans la diversité", "sororité"…  

Auparavant, les escaliers étaient un peu gris, un peu sales. Là, on essaie vraiment de donner de la couleur. De donner envie de voir, d’être regardé et de créer une atmosphère agréable.

Kyriane, élève de première

Réalisée par des élèves

Cette fresque inaugurée mardi 19 novembre fait partie d’une exposition urbaine intitulée "Tissage", de l’association Libres comme l’art. Partie du concept de la natte, elle a été réalisée en cinq semaines par Lulla Coiquaud et une cinquantaine de lycéens, en option arts plastiques et histoire des arts.

Le seul inconvénient, c’était le soleil parce qu’il faisait vraiment chaud, mais en soi, c’était vraiment bien. On a pu tisser des liens en faisant cette œuvre. Ça nous a vraiment uni en tant que classe.

Mokita et Calista, élèves de terminale

Une création qui ne laisse pas indifférent

Y avoir participé procure à Norah, élève de seconde, "une grande fierté. Ça va rester pendant des années durant, pour les générations futures". Fierté également de leur professeure Emma Rabier, à l’origine du projet : la beauté de la fresque et ses messages font l’unanimité, même au-delà du lycée. "[Lundi] soir, il y avait une réunion avec les parents d’élèves. Ils s’arrêtaient tous pour nous dire «’bravo’., ‘ça nous plaît’,’on voit ça de la rue’. Même ceux qui n’ont pas forcément compris, qui ne sont pas rentrés dans la démarche, ont ressenti quelque chose avec ces couleurs qui viennent apporter de la gaité."

On est un quartier qui a été très endommagé. C’est important d’amener des couleurs et de la vie dans notre établissement. 

Emma Rabier,professeure d’arts plastique et histoire des arts

L’art, ce trait d’union

Ces couleurs éclabousseront bientôt tout le quartier à travers un parcours artistique reliant cette œuvre à autre fresque, en cours de finition au skate-parc voisin.

Les deux fresques sont liées, déjà dans le thème : le but est vraiment de recréer du lien entre nous tous. De faire un tissage, et un tissage coloré. Le parcours sera ponctué de peinture et de couleurs sur le mobiliser urbain du parc Serge-Agathe-Nérine.

Lulla Coiquaud, artiste plasticienne


Une fonction “trait d’union” de l’art que la ville de Dumbéa a bien compris. Elle accueille déjà une vingtaine d’œuvres, fresques et sculptures... Plusieurs autres sont cours de réalisation.

Ci-dessus, le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry