Prendre la route pour se rendre au travail sur Nouméa ou déposer les enfants à l’école, un calvaire qui immobilise des milliers d’automobilistes chaque jour, durant des heures. Le phénomène est aggravé par les éboulements qui ont suivi la dépression Lucas et les pluies successives.
Après le confinement et les vacances scolaires de Pâques, une fois passée la joie de reprendre une vie normale, les automobilistes du Grand Nouméa ont retrouvé la routine peu plaisante... des bouchons. Et pas évident de rester patient vu les embouteillages monstres, notamment le matin, sur le chemin du travail et de l’école, et le soir au retour. C'est un phénomène qu’on a pu associer au mauvais temps, mais une tendance qui n’en finit pas de perdurer.
"Je mets deux heures"
NC la 1ere n'avait qu'à tendre son micro aux conducteurs, un matin vers 6 heures sur la voie express à hauteur de Dumbéa, pour faire le plein de réactions plus ou moins excédées :
• "C’est trop long. On est obligés de partir de chez nous très tôt, et de faire avec."
• "J’en ai marre de la circulation. Tous les matins, c’est la même chose."
• "Je mets deux heures... Ça dépend du temps, en fait."
• "C’est horrible. Tous les jours."
• "Tous les matins, c’est juste galère ! Mais on s’y fait… On est obligés, de toute façon. Ça ne sert à rien de s’énerver, on est dedans."
Ecoutez les réactions d'automobilistes recueillies sur la voie express par Martine Nollet :
Micro-trottoir dans les embouteillages
Engorgé
Malgré la création de routes transversales, l’amélioration des transports en commun avec le projet Néobus ou les essais de covoiturage, rien n’y fait. Chaque début de journée, des milliers de véhicules s'engouffrent sur la VE2 pour entrer dans Nouméa depuis le Nord de la ville, notamment depuis Païta et Dumbéa. En mars 2018, cette portion de voie express, à deux fois deux voies, était déjà empruntée au quotidien par plus de trente mille véhicules. C'est d'ailleurs la route la plus fréquentée de Calédonie. Un autre chiffre : au Sud du parc Fayard, la RT1, territoriale, voit passer environ 10 500 véhicules par jour, aller et retour.
Le reportage de Martine Nollet:
Reportage dans les embouteillages
Un itinéraire chamboulé depuis Lucas
Et voilà que l’engorgement quotidien a été aggravé par les éboulements post dépression Lucas, à Nakutakoin sur la promenade Jules-Renard, et surtout sur la RT1 à Katiramona, entre Dumbéa et Païta. Le délestage des voitures obligées de faire un long détour provoque d’interminables files de véhicules au pas sur un axe déjà saturé aux heures de pointe.
A quand des travaux à Katiramona ?
L’urgence est de savoir à quelle échéance on pourra à nouveau utiliser cette portion obstruée. Quand le glissement de terrain à Katiramona sera-t-il stabilisé ? Les débris, dégagés ? Et la chaussé, sécurisée ? Il faut d’abord qu’un accord soit signé entre les acteurs concernés, lequel est en cours de discussion afin de répartir la charge financière. Le montant des travaux est estimé à presque’un milliard de francs CFP, pour évacuer entre 100 000 et 150 000 m3 de matériaux. En attendant, une portion de route conséquente, qui dessert de nombreux lotissements, demeure impraticable pour les véhicules, les vélos et même les piétons.
A la recherche de grandes et petites solutions
De Païta à Nouméa, la VE2 est gérée par la province Sud. "Les solutions peuvent être de trouver d’autres modes de déplacement", réagit son secrétaire général, Nicolas Pannier. "Un réseau de transport en commun a été développé qui, aujourd’hui, ne répond pas totalement aux objectifs fixés. Mais ça reste un point de progression. On essaie de voir comment il peut y avoir d’autres réflexions. On a aussi une vrai problématique de la pluie... Il faut qu’on continue à travailler pour voir s’il y a des petite améliorations qui peuvent faire gagner de précieuses minutes."
"Une route à travers la baie de Koutio"
Un habitant de Savannah propose quant à lui une alternative, régulièrement évoquée au fil des années : aménager une voie à travers la baie de Koutio Kouéta, entre le Médipôle et le fond de Ducos.
Le reportage de Sheïma Riahi et Gaël Detcheverry