"Après avoir vu plusieurs dizaines de films, la sélection s’est portée naturellement sur le mouvement et la confrontation des populations. La façon dont chacun peut prendre sa place, c’est le fil conducteur de ce festival", souligne Delphine Ollier Vindin, déléguée général du Festival du cinéma de La Foa. Une 24ème édition placée sous le signe de la diversité qui s’est ouverte vendredi dernier et qui se poursuit jusqu’à dimanche.
Au programme : dix-huit longs métrages, dont sept premiers films. Comme celui de la réalisatrice australienne Madeleine Blackwell, invitée de ce Festival pour son film "Damage". Un huis clos qui explore avec sensibilité la question de la mémoire, "c’est une femme de théâtre qui a eu beaucoup d’expériences de proximité dans son pays avec les communautés. Dans ce premier long-métrage, on sent bien toute l’expérience et toute la maturité de cette femme". A l’issue de la séance, vendredi au Centre culturel Tjibaou, la réalisatrice rencontrera le public pour échanger.
Rencontres avec les réalisateurs
D’autres réalisateurs internationaux et locaux rencontreront les spectateurs cette semaine, indique Delphine Ollier Vindin, "dans le cadre d’un festival, les spectateurs cherchent à avoir accès à la fabrication, aux coulisses et à la création d’un film. C’est ce que nous proposons". Deux rencontres sont d’ailleurs prévues ce mercredi au Ciné City à Nouméa, "un échange avec le réalisateur Calédonien Térence Chevrin autour du film "Les bêtes du sud sauvage" et une rencontre avec Franck Carpentier, le directeur général de Canal + Calédonie autour de la question de la chronologie des médias".
Des films inédits
L’idée est de s’inscrire en complément de ce qui est proposé dans les salles de cinéma", indique Delphine Ollier Vindin, avec la volonté de valoriser les cinéastes de demain et de proposer aux Calédoniens des premiers films inédits. "On essaye toujours d’avoir une programmation variée, de respecter des équilibres au moment des choisir les films. Par exemple : quels sont les pays producteurs représentés, est-ce que l’on a suffisamment de premiers films, des films réalisés par des femmes. C’est un travail de programmation artistique comme pour un festival de théâtre ou une scène musicale".
Sept courts-métrages en lice
Ce mardi après-midi, place aux courts-métrages pour le concours Nouvelle Calédonie La 1ère, en accès libre au ciné La Foa. Un concours qui s’adresse aux réalisateurs amateurs ou professionnels qui souhaitent présenter, individuellement ou collectivement, un film de fiction. Cette année, sept films sont en lice : "La Mime et le boucher" de Marin Menant, "#YouToo" d’Anthony Verons, "Seul" d’Adam Brasset, "La Toile" de Fabienne Deseez, "La Main tendue" de Lucile Seranne et Marie Baille, "Sens unique" réalisé par Olivier Martin et "La Naissance d'un guerrier" de Gino Pitarch.
Une programmation calédonienne en baisse par rapport aux années précédentes en raison principalement de la pandémie de Covid, "l’année dernière a été bouleversée par deux confinements, des incertitudes également sur la réouverture des salles et puis les fonds sont arrivés beaucoup plus tard vers les productions". Mais pas de quoi s’inquiéter, les productions locales feront leur grand retour l’an prochain pour le 25e anniversaire du Festival du cinéma de La Foa.
Entretien complet avec Sheïma Riahi à retrouver ici.