La province Sud déclenche une cellule d'aide aux travailleurs de Vale Nouvelle-Calédonie

La collectivité provinciale ouvre une cellule d’accompagnement d’urgence pour les salariés et les sous-traitants de Vale Nouvelle-Calédonie. Sa priorité : répondre aux difficultés de toutes sortes en attendant une issue au conflit autour de l'usine du Sud.

Apporter une bouffée d’oxygène aux quelque 3 000 employés et sous-traitants de Vale Nouvelle-Calédonie, c’est l’objectif de la cellule lancée ce jeudi par la province Sud. Une cellule d’aide et d’accompagnement qui entend répondre à la demande des représentants du personnel, inquiets quant aux conséquences du conflit sur les finances des familles. «Nous avons été interpellés par les salariés», indique Sonia Backès, la présidente de la province Sud. «L’impact est réel, sur leur salaire, et pose des problèmes avec les banques et sur leurs traites.»

Une demande

Depuis l’arrêt de l’activité à l’usine Vale, les représentants du comité d’entreprise et un collectif des employés des îles ont multiplié les rencontres, avec les institutions comme avec les autorités coutumières. «Nous sommes allés directement voir le président de la province des îles, Jacques Lalié, les autorités coutumières de l’aire Drubea-Kapumë et la province Sud», assure Sanua Manuopuava, représentant de ce collectif des Loyaltiens. «L’idée n’est pas de parler du volet politique et économique, mais de la situation des salariés et des sous-traitants qui se dégrade. Comment, dans l’immédiat, ils peuvent nous aider à faire face à notre quotidien.»

Cette cellule de soutien a été présentée ce jeudi matin, à la province Sud.

 

L'effet chômage partiel

Les mesures de chômage partiel risquent de se faire de plus en plus sentir. «Une vague de salariés a pris déjà ses congés», souligne Yannick Falelavaki, le secrétaire du comité d’entreprise de Vale NC. «Ce mois de février,  la situation risque d’être compliquée.» Selon le représentant du personnel, «malgré la participation de l’entreprise, les employés pourraient dans la grande majorité, avec le chômage partiel, être amputés de 45 % dans leur salaire.»

Les traites et le loyer

La cellule d’accompagnement d’urgence a vocation à répondre, par exemple, aux échéances bancaires pour les questions de traites et de loyers. «Pour les loyers, la province peut intervenir directement en apportant une souplesse avec les bailleurs sociaux», souligne Sonia Backès. «Nous sommes également en contact avec quelques banques. Les discussions ont bien commencé, et vont se poursuivre. Les banques ont besoin, aussi, d’être rassurées sur la situation de l’usine du Sud.»

Usine du Sud, le 12 décembre 2021.

 

Formulaire

Pour accéder à ces aides, la province a prévu un formulaire destiné aux familles qui souhaitent notamment exprimer leurs difficultés de manière individuelle. «La DPass centralise les demandes des salariés en difficultés financières pour obtenir des bons alimentaires, pour payer les factures d’électricité, d’eau et en ce moment même pour les fournitures scolaires», décrit la présidente de l’exécutif provincial.

A compter du 22 février

Dans ce dispositif, des assistantes sociales sont mandatées pour soutenir les personnes en cette période difficile. Les formulaires seront mis à disposition à compter de lundi prochain. Les employés et sous-traitants pourront les récupérer auprès de Vale, à la direction des ressources humaines. Sonia Backès assure par ailleurs que les négociations ont débuté, «depuis deux semaines», avec le collectif «usine pays» et le FLNKS, afin de trouver une issue à ce conflit.

Les explications d'Erik Dufour et Nicolas Fasquel