Le dugong échoué à La Foa n'a toujours pas été retiré

Le dugong échoué à La Foa, pris en photo le jour de sa découverte le 19 mai dernier.
11 jours après l'échouage d'un dugong sur l'île Lebris, le cadavre est toujours sur place, en pleine décomposition. La mairie affirme ne pas être en mesure de s'en occuper.

Le 19 mai dernier, la commune de La Foa indiquait sur sa page Facebook qu’un dugong mort s’était échoué sur l’île Lebris. "Attention, le cadavre est susceptible d’attirer les prédateurs", précisait-elle dans son communiqué.

Depuis son signalement, l'animal a été emmené dans les palétuviers par les marées, et il est en train de se décomposer. 

"Ni les moyens, ni les compétences"

Il appartient pourtant aux services municipaux de gérer les mammifères marins échoués, qu'ils soient vivants ou morts, dans un rayon de 300 mètres du rivage. Jointe par téléphone, Florence Rolland, la maire de La Foa, indique qu'elle a prévenu les gardes-nature de la province Sud, expliquant qu'elle n'a "ni les moyens, ni les compétences".

"J'ai personnellement interpellé Madame le maire, qui m'a dit qu'elle n'a pas retrouvé le dugong. Alors que la personne qui a fait le signalement, me disait que les services se passaient la balle (Ndlr : les services municipaux et ceux provinciaux de la DDDT). Voilà aujourd'hui où on en est. Nous n'avons toujours pas de réseau d'échouage digne de ce que demande l'Unesco", déplore de son côté Mylène Aïfa, la présidente du comité de gestion de la zone côtière ouest.

La question avait d'ailleurs déjà été mise sur la table il y a deux ans, lors de la découverte d'un dugong échoué à Bourail.

Un suivi nécessaire

Un réseau d’échouage pourrait permettre de suivre un protocole standardisé : chaque spécimen serait photographié, des relevés biométriques réalisés, et des échantillons prélevés. Ainsi, les autorités en apprendraient davantage sur les espèces menacées comme le dugong, ainsi que sur les causes des échouages.

"Les cinq communes de la zone côtière ouest, inscrites au patrimoine mondial, se sont engagées avec l'Etat, les provinces et le gouvernement à mettre ce dispositif en place. Pourquoi ne le font-elles pas ? Pourquoi aujourd'hui le comité de gestion est-il mis de côté ? Il faut se mettre autour de la table et travailler autour de ces problématiques", estime Mylène Aïfa.

Dernier argument d’actualité pour évacuer rapidement et dignement les carcasses : le risque requin. Le week-end dernier, la province Sud a lancée l’année du dugong. 2023 verra fleurir des évènements autour de l’importance de préserver notre vache marine. Il en reste aujourd'hui quelques centaines en Calédonie.