Mont-Dore : quatre choses à retenir du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance

Une quarantaine de membres du CLSDP, le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance du Mont-Dore se sont réunies à la mairie, hier matin. Au programme de ce rendez-vous : le bilan de la délinquance sur la commune en 2020 et la présentation d'actions de prévention pour l'avenir.

Comment enrayer les violences qui gangrènent le Mont-Dore ? Une quarantaine de personnes, dont le maire de la commune Eddie Lecourieux, le haut-commissaire Laurent Prévost ou encore les forces de l'ordre ont assisté, mercredi 7 avril, au conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance. Ce conseil, réuni une fois par an, permet de faire un point sur les actes de délinquance sur le Mont-Dore et comment les réduire. NC La 1ère fait le point.

  • 1. Des violences intra-familiales en hausse

Il y a eu plus de délinquance familiale en 2020, avec une hausse de plus de 19 % par rapport à 2019. La police municipale a, en effet, recensé un plus grand nombre d'interventions à la suite de signalements pour des violences conjugales ou intra-familiales. Selon les chiffres, il y en a eu 83 en 2019 contre 103 en 2020. 

On a grandement évolué dans les violences intra-familiales. Les gens aujourd'hui n'ont plus peur de dire, on voit que les chiffres sont à la hausse, ils sont alarmants. Il faut rester au plus près des gens, il faut reconstruire la structure familiale.

Eddie Lecourieux, le maire du Mont-Dore

 

  • 2. Des accidents de la route plus meurtriers

La sécurité routière reste elle aussi une problématique préoccupante. La gendarmerie nationale recense plus d'accidents en 2020 : 19 contre 16 en 2019 et plus de tués sur les routes avec 6 morts en 2020 contre 2 en 2019. Au total, il y a eu 1 248 infractions l'an dernier contre 950 il y a deux ans. 

  • 3. Un point de tensions à Saint-Louis

La gendarmerie a livré plus de détails concernant les événements recensés à Saint-Louis. Sur une même période, du 1er janvier et 31 mars, en 2020, 55 exactions ont été recensés contre 74 en 2021. L'une des explications : les tensions autour de l'usine du Sud. Les vols de voitures, les atteintes aux biens sont plus élevés sur cette période, alors que les cambriolages restent stables. "La prévention est essentielle, au niveau du parquet. Je suis déterminé à poursuivre l'ensemble des auteurs d'infractions, pour un certain nombre de faits, qui ont pu marquer la commune lors des derniers mois" explique Yves Dupas procureur de la République. 

  • 4. Des opérations de préventions chez les jeunes

Lors du conseil, de nombreuses propositions ont été présentées pour gérer au mieux la sécurité dans la commune. L'axe principal : la prévention chez les jeunes. Le Mont-Dore représente 27% de la population de la Province Sud. Parmi les actions proposées, celle de rassembler les jeunes à travers des chantiers éducatifs. "J'ai également évoqué la volonté de la Province Sud de muscler son dispositif de reboisement, car c'est un outil transculturel et fédérateur, qui peut convenir à l'ensemble des populations", indique Philippe Blaise, premier vice-président de la Province Sud. 

Le conseil a également évoqué la prévention dès 4-13 ans à l'école primaire, avec un focus sur la sensibilisation à la sécurité routière et aux dangers d'internet, notamment des réseaux sociaux. Autre mesure : celle d'aller au coeur des quartiers, via des cafés échanges et des animations avec les jeunes. "Aujourd'hui, il faut traiter la problématique des jeunes de trois façons : de 3 à 12 ans, puis de 12 à 18 ans et au-delà. Les voleurs, ce sont les mêmes qui agissent sur Boulari, sur Saint-Michel, sur le Vallon-Dore et souvent, c'est une petite fraction de malfaiteurs, qui vient déstabiliser", indique le maire Eddie Lecourieux.

On a pu entendre des projets importants de la commune en matière de prévention, avec des actions en faveur des familles, des plus jeunes... C'est cet ensemble de prévention et de répression qui fait la lutte contre l'insécurité.

Laurent Prévost, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie

 

"Traiter la délinquance c'est une chose, mais il faut qu'il y ait moins de faits qui soient commis et ça passe par un travail de prévention, qui repose beaucoup sur les services de la commune et de la province, avec l'appui de l'Etat en terme financier", a-t-il conclu.