La réaction des Mondoriens à la démission d’Eric Gay

Jeudi soir, le maire du Mont-Dore rendait son écharpe après avoir dirigé la commune pendant plus de quinze ans. La nouvelle ne laisse pas indifférents ses anciens administrés. Ils sont nombreux à se dire surpris, et attristés. 
Une pluie de compliments et de regrets. La démission d'Eric Gay, jeudi soir en fin de conseil municipal, a fait l'effet d'une bombe, dans la commune du Mont-Dore. Et alors qu'une page se tourne, ce sont les réactions élogieuses qui se font entendre le plus fort. 
  

Prof et principal adjoint

«On va beaucoup le regretter. C'était un grand homme pour la commune et pour la Nouvelle-Calédonie», estime ainsi un habitant rencontré vendredi. «Quand j'étais au collège de Boulari, c'était mon prof de sport. On le connaît depuis longtemps. Ça fait quand même un choc, parce qu'il a démissionné», confie aussi l'un de ses nombreux anciens élèves. ​​​

Inondation

«Je sais qu'au collège, il a sauvé des enfants, il a même été décoré pour ça», retient un autre en faisant référence à l'inondation d'octobre 2001. Principal adjoint de Boulari, Eric Gay avait plongé avec un agent de l'établissement pour secourir trois élèves emportés dans une canalisation. Un geste qui leur avait valu la médaille du dévouement.
 

Pendant les blocages

«En tout cas ce qu'il a fait, c'est un très bon travail, continue le même interlocuteur. Avec les conflits, avec Saint-Louis, il a très bien géré, aussi.» Ce n'est pas ce vieux monsieur de Saint-Louis qui dira le contraire: «Je l'ai vu deux ou trois fois venir pour essayer de calmer les jeunes.» Eric Gay s'est en effet impliqué à plusieurs reprises pour apaiser des situations explosives face aux blocages de la RP1. En particulier après la mort du jeune William Decoiré et la période de heurts violents qui a suivie. 

Ecoutez le microtrottoir de Jeannette Peteisi.   

Sur le terrain du sport

«C’est vraiment malheureux», regrette une Mondorienne de fraîche date à l'annonce de ce départ. «Depuis 2015 que je suis là, j’ai vu qu’il y a plus de choses ici qu’à Nouméa.» «On s’est croisés deux-trois fois, notamment avec l’AS Mont-Dore. C’est vrai que c’est quelqu’un de très ouvert», déclare encore un habitant engagé dans le monde sportif. Une dimension qui a toujours été cultivée par l'ancien basketteur, ex-président de l'OMS et adjoint en charge des sports durant plusieurs années.
 

Et après?

En dehors des équipements sportifs, le marché municipal construit dans le nouveau centre-ville est l'une des réalisations qui ont marqué les quinze ans de mandats d'Eric Gay. «C’est dommage parce que c’est quelqu’un de très humain, réagit une vendeuse de fleurs qui y loue un stand. Je l’apprécie beaucoup. Je ne sais pas comment ça va se passer après.» «C'est un maire qui était très agréable, à l'écoute des gens, qui s'occupait bien de sa commune... On tombe avec quelqu'un de nouveau, donc c'est l'inconnu», renchérit une dame.
 

«Confiance pour la suite»

«J’ai eu le sentiment qu’une personne très active pour le développement de la commune allait trouver la bonne personne pour prendre la suite. J’ai confiance», exprime au contraire une autre habitante, alors qu'Eric Gay a désigné comme successeur son premier adjoint Eddie Lecourieux. Le conseil municipal a rendez-vous le 2 avril pour élire le nouveau maire du Mont-Dore.  

Le reportage télé d’Erik Dufour et Michel Bouilliez. 
©nouvellecaledonie
Philippe Gomès rend «hommage à l’homme et au maire»
Entre adversaires politiques, voilà qui ne passe pas inaperçu: «par son engagement et son esprit de dialogue, Éric Gay a œuvré, avec sincérité, pour sceller le destin commun», réagit Calédonie ensemble dans un communiqué signé Philippe Gomès. 

«Indépendamment des combats électoraux qui nous ont opposés durant cette dernière décennie», le député rend hommage à l'ex-maire du Mont-Dore «pour les valeurs qu’il a toujours défendues […]: les valeurs républicaines, mais aussi les valeurs océaniennes et chrétiennes».

Et d'ajouter: «Je salue également le maire qui a exercé ses responsabilités sans relâche […] dans un contexte souvent difficile. Je pense en particulier aux événements de Saint-Louis fin 2016 et début 2017 au cours desquels il a su maintenir - envers et contre tout - le dialogue entre toutes les communautés.»