Après plusieurs jours d'incertitude autour d'une éventuelle mobilisation ce mercredi, le collectif Agissons solidaires, qui regroupe les syndicats patronaux, les chambres consulaires et le syndicat des rouleurs du BTP, a finalement mis fin au suspense. La manifestation contre la réforme du Ruamm ne renaîtra pas de ses cendres, en tout cas pas pour l'instant.
Les représentants du collectif "ont considéré qu'il convenait de poursuivre ces discussions et d'annuler la mobilisation". Une décision prise suite aux dernières sessions de travail, mardi matin, qui "ont permis de dégager des premiers éléments de compromis et de consensus".
Des concessions
A la veille d'une journée qui verra les élus du Congrès se pencher sur le projet de loi du pays, le collectif indique que certaines de ses demandes ont été prises en compte. D'après lui, plusieurs modifications seront ainsi apportées :
- Le titre de la loi. Il ne serait plus question d'"homogénéisation" des taux de cotisation mais plutôt de "modernisation".
- L'annulation de la suppression de la réduction sur les bas salaires ainsi que des abattements de charges au titre des secteurs aidés.
- L'abattement de charges sociales pour les secteurs aidés serait "plafonné à un seuil de 36 SMG annuels".
Des compromis qui témoignent, selon Agissons solidaires, d'un "dialogue pleinement engagé". Les membres précisent toutefois "conserver une attitude de stricte vigilance quant à la prise en compte des attentes des travailleurs indépendants".
"On a entendu la grogne concernant les petits travailleurs indépendants"
De son côté, l'instigateur de la réforme du Ruamm, Milakulo Tukumuli qui était ce mardi soir l'invité de Loreleï Aubry, lors du journal télévisé à 19h30, a voulu "rassurer les Calédoniens : avec cet accord, il y a de la paix et de la sérénité. On a entendu la grogne au mois de juillet concernant les petits travailleurs indépendants. Nous avons acté la protection de 17 000 d'entre eux : au lieu d'un taux à 13,5, ils vont passer d'un taux de 5% à un taux de 7%." Concernant l'abrogation des dispositifs sur les secteurs aidés, le président de l'Eveil océanien confirme : "nous avons accepté de supprimer ça de la loi."
Petit rappel, la loi de pays, votée demain, mercredi, au Congrès ne fixera pas les taux de cotisation mais bien le cadre de la réforme. Les taux, eux, seront négociés d'ici la fin de l'année.
Une mobilisation des professionnels de santé
Les professionnels de santé, eux, seront devant le Congrès à partir de 11h30. Ils entendent manifester leurs inquiétudes par rapport à la réforme des cotisations sociales des travailleurs indépendants et à l'OCEAM (Objectif calédonien d'évolution des dépenses de santé de l'assurance maladie), autre texte à l'ordre du jour du Congrès ce mercredi. Ils continuent de dénoncer un sentiment de dévalorisation de leur travail dans un contexte d'inflation et de désertification médicale.
Ils demandent au gouvernement de s'engager à voter "une augmentation annuelle des dépenses de santé, à la hauteur des enjeux et des besoins en santé des Calédoniens" ; un plan d’action pour palier au manque d'attractivité du territoire ou encore "l'inclusion des acteurs de terrain dans un conseil de santé, qui prendrait part aux décisions en matière de politique de santé".