Attaques de Christchurch: la mémoire des victimes a été honorée depuis la Calédonie

A droite de la photo, Bruce Shepherd, en mars 2019, lors de l'hommage à Nouméa après les attaques de Christchurch.
L'hommage a été à la fois court et émouvant. Une centaine de personnes ont rejoint lundi matin le siège de la Communauté du Pacifique, à Nouméa, pour saluer depuis la Calédonie la mémoire des cinquante personnes tuées durant l'attentat de Christchurch. 
 
«Un lieu où tout le monde peut vivre sa foi, sa culture, ses amitiés...» C’est par ces mots que Cameron Diver, le directeur adjoint de la CPS, a rendu hommage à la Nouvelle-Zélande. Un pays frappé en plein cœur, vendredi, par la double fusillade de Christchurch, qui a fait 50 morts et des dizaines de blessés.
   

Chant maori

Une centaine de personnes se sont jointes à la cérémonie organisée lundi matin à la Communauté du Pacifique, en collaboration avec le consulat de Nouvelle-Zélande. Quelques mots, une minutes de silence et en guise de conclusion, le chant maori Te aroha qui parle d’amour et de paix.  
 

En Nouvelle-Zélande, les informations tournent en boucle devant nos yeux. Ici, on est un peu mieux protégés de cela. Mais on se sent très concernés, et impuissants. Tristes. Très perturbés.
- Sue

 

De nombreux Kiwis

Dans l’assistance, de nombreux Kiwis. Comme Sue, qui vit depuis trois ans en Calédonie. «En Nouvelle-Zélande, les informations tournent en boucle devant nos yeux. Ici, on est un peu mieux protégés de cela. Mais on se sent très concernés, et impuissants. Tristes. Très perturbés, livre-t-elle. Pourquoi tant de haine ?»

La minute de silence, par Coralie Cochin. 

Législation sur les armes

Au pays du long nuage blanc, ce double attentat perpétré au fusil automatique relance le débat sur la réglementation des armes. Une législation jugée obsolète par beaucoup d’habitants. Comme cette autre Néo-zélandaise, Suzie. «On ne peut pas avoir la haine entre les gens. Et je suis contente, confie-t-elle, la Première ministre va très vite changer les règles pour les fusils, rapidement.»
 

Ce n’est pas seulement un acte de terreur contre la communauté musulmane de Nouvelle-Zélande, mais bien plus que ça. C’est un crime contre l’humanité.
- Achmad Gozali

 

«Acte barbare»

Achmad Gozali, le consul général d’Indonésie, était présent à la CPS. L’un de ses amis, président d’une association indonésienne de Christchurch, fait partie des victimes. «Nous condamnons cet acte barbare de terreur, réagit-il. Ce n’est pas seulement un acte de terreur contre la communauté musulmane de Nouvelle-Zélande, mais bien plus que ça. C’est un crime contre l’humanité.»
 
Les consuls indonésien et néo-zélandais, Achmad Gozali et Bruce Shepherd.
 

Consuls de la zone

A son côté durant la minute de silence, le consul kiwi, Bruce Shepherd, qui a lui-même de la famille à Christchurch. Le consul d’Australie Paul Wilson s’était joint à l’hommage.

Un reportage de Coralie Cochin. 

Relayé au Mont-Dore

Les politiques locaux, eux, semblaient absents. Mais l’hommage aux morts de Christchurch a été relayé ailleurs en Calédonie, par exemple par la mairie du Mont-Dore. En signe de deuil, des rubans noirs ont été noués aux mâts des drapeaux situés devant l’hôtel de ville, avant une minute de silence.

A la province Sud et au Congrès 

Les institutions ont elles aussi voulu officiellement rendre hommage à nos voisins néo-zélandais ce lundi. Ainsi au Congrès, qui est en séance extraordinaire durant trois jours, et à la province Sud, où un moment de recueillement était organisé à la mi-journée, en présence du consul général de Nouvelle-Zélande : 

Avant la séance du gouvernement

Un hommage sera également rendu ce mardi au gouvernement, avec une minute de silence observée à 9 heures en ouverture de la séance hébdomadaire de l'exécutif, en présence du consul général Bruce Shepherd.

Notre dossier sur l'écho de l'attentat, notamment en Calédonie.
 
Solidarité financière
Au-delà de l’hommage, l’élan de solidarité se poursuit, en direction des victimes et de leurs familles. En trois jours, six millions de dollars néo-zélandais ont déjà été récoltés par une levée de fonds (explications ici, en anglais).