Christian Tein, leader de la CCAT, et 10 autres interpellés sont entendus à la caserne Meunier, à Nouméa. Ils ont été placés en garde à vue pour une durée maximale de 96 heures, en raison d'infractions "relevant de la criminalité organisée", précise Yves Dupas, procureur de la République, l'invité du journal télévisé de NC la 1ère mercredi 19 juin.
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11 interpellations
Les interpellations visent les responsables de la CCAT. Ils ont été interpellés à partir de 6 heures du matin et sont entendus en tant que "commanditaires présumés", explique le procureur. Concernant la garde à vue de Christian Tein, Yves Dupas apporte une rectification : l'homme s'est présenté volontairement aux forces de l'ordre au Mont-Dore.
Effectivement, Christian Tein a contacté la gendarmerie un peu avant 9 heures pour indiquer qu'il souhaitait venir s'expliquer devant les enquêteurs et donc, il a été pris en charge.
Yves Dupas, procureur de la République
Des gardes à vue jusqu'à 4 jours
"Ce sont des infractions qui relèvent de cette criminalité organisée", détaille Yves Dupas qui poursuit : "ce sont des investigations particulièrement approfondies que nous devons mener, qui demandent du temps, des auditions, des confrontations, des vérifications sur les éléments techniques."
L'enquête est ouverte depuis le 17 mai. Quant aux éléments ayant mené à cette procédure, le procureur évoque l'existence d'un "certain nombres d'indices concordants à ce stade".
Les motifs de ces interpellations
Cette enquête ouverte par le parquet le 17 mai, rappelle-t-il, "porte sur les chefs d'association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime ou d'un délit, vols avec arme et en bande organisée, destruction de biens par incendie en bande organisée, complicité par instigation des crimes de meurtre et tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique, et participation à un groupement formé en vue de la préparation d’actes de violences sur les personnes et de destructions de biens."
L'UC ne serait pas concernée par l'enquête
Une perquisition a été menée au sein du siège de l'Union calédonienne, où la CCAT avait programmé une conférence de presse en fin de matinée. Le parti indépendantiste est-il ciblé par cette enquête ?
Ce n'est aucunement une perquisition qui vise l'Union calédonienne.
Yves Dupas, procureur de la République
Le procureur recadre les motifs de l'enquête : "Les commanditaires présumés qui appartiennent, pour partie, à la CCAT, sont placés en garde à vue, c'est le sens de nos investigations, de ce travail d'enquête. Il n'y a pas d'autres hypothèses à formuler à ce stade." Et d'ajouter, cependant : "Une autre personne doit être entendue mais elle n'est pas liée directement aux objectifs centraux de cette enquête".
Des plaintes concernant des "milices" ?
Depuis le début des émeutes, plusieurs récits circulent concernant les actes de "milices", terme employé par certaines personnes, notamment sur les réseaux sociaux. Les agressions ainsi relayées ont-elles fait l'objet de plaintes officielles ? Yves Dupas précise : "Nous en avons traité une de plainte, d'un adjoint de sécurité dans le secteur de Tuband. Cette enquête est toujours en cours. Nous avons procédé à quasiment 12 auditions de témoins."
Le procureur termine et rappelle : "J'ai entendu les appels au calme, il faut laisser la justice travailler sereinement."
L'entretien avec Yves Dupas, procureur de la République dans le journal télévisé du 19 juin