Le président Emmanuel Macron a quitté la Calédonie, dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mai (fuseau horaire de Nouméa) après de longues heures de discussions, avec les groupes politiques calédoniens. Le chef de l’État a pris ses quartiers au haut-commissariat, à Nouméa, où il a reçu les différentes délégations indépendantistes et non-indépendantistes, sans parvenir à les réunir.
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Avec les non-indépendantistes
Le président s'est entretenu avec Les Loyalistes et le Rassemblement d’un côté, et Calédonie ensemble de l’autre. Le député, Générations NC, Nicolas Metzdorf s’est félicité que "le président respecte le calendrier initial, il n’y a ni retrait ni suspension".
Pour le député Philippe Dunoyer de Calédonie ensemble, "le président a pu mesurer le désastre et l’angoisse que vivent les habitants de l’agglomération".
Alcide Ponga, président du Rassemblement-LR, se dit confiant : "Nos vieux l’ont fait, je suis persuadé qu’on pourra trouver un accord."
Sonia Backès, cheffe de file des Loyalistes, s’est montrée satisfaite de l’engagement sécuritaire et sur la justice, ainsi que sur la reconstruction du territoire.
Le sénateur LR, Georges Naturel, s'est lui surtout exprimé sur la reconstruction de l'économie calédonienne et les erreurs passées : "Le bilan de l'accord de Nouméa n'est pas parfait."
Virginie Ruffenach, président du Rassemblement au Congrès, souhaite surtout voir ce dossier avancer : "On espère que ce n'est pas juste pour gagner du temps ou en perdre. Parce que la Nouvelle-Calédonie mérite qu'on avance. Des choix ont été faits par les Calédoniens, ils doivent être respectés."
Avec les indépendantistes
Emmanuel Macron a également échangé avec les indépendantistes, représentés par l’UNI, l’UC et le RDO. Également présent, à la demande des indépendantistes : Christian Tein, porte-parole de la CCAT, normalement assigné à résidence.
Au terme de cette autre séquence, personne n'a souhaité réagir côté indépendantistes. Seul Louis Mapou s’est exprimé en sa qualité de président du gouvernement, sur les questions économiques.
Jacques Lalié de l'Union calédonienne et président de la province des Îles n'était pas présent lors de la réunion entre le chef de l'Etat et les indépendantistes le soir. Mais il se trouvait dans la délégation officielle en début de journée au haut-commissariat. Il a réagit au journal de midi à NC la 1ère.
De son côté, L'Eveil Océanien réagit dans un communiqué, estimant que "Suite à l’embrasement du Pays, le RN de l’Assemblée nationale et les LR du Sénat ont demandé le retrait du PJLC (NDLR : projet de loi constitutionnelle), les 3 cinquièmes du congrès ne sont désormais plus acquis pour son adoption. Autrement dit le PJLC est « mort ». Le Président n’a donc pas d’autres possibilités que celle qu’il a annoncée. Celle de ne pas convoquer le Congrès de Versailles, de « suspendre » le PJLC, en incitant chacun à la responsabilité du dialogue, qui sera animé par les trois hauts fonctionnaires (Rémi Bastille, Eric Thiers et Frédéric Pottier), qui sont présents. Ils doivent être les garants de l’impartialité de l’État, ainsi que les témoins de l’avancée des discussions locales."
L'éveil Océanien poursuit "Cela doit nous permettre de ne pas perdre plus de temps, d’éviter le retour à la case départ, et d’avancer définitivement vers une issue politique et institutionnelle. Le Président nous donne cette chance, par ces déclarations équilibrées et portées par sa promesse de "ne pas passer en force", qui préservent finalement chacun dans ces convictions. À chacun de s’en saisir intelligemment et surtout sincèrement. Il en va de la sauvegarde de notre Pays, nous avons un mois, et le travail se poursuit immédiatement. "
A cette heure, au lendemain de la visite du chef de l'Etat, nous n'avons pu recueillir aucune autre réaction chez les indépendantistes.