Gestion du risque requin : passe d'armes au conseil municipal de Nouméa

Le conseil municipal a été marqué par quelques tensions, jeudi soir, à la mairie de Nouméa. La séance consacrée au budget primitif 2023 a notamment accouché d'une passe d'armes entre la majorité et certains membres de l’opposition, qui estiment ne pas être suffisamment consultés sur la question du risque requin.

Jeremie Katidjo-Monnier, l'élu de la liste Nouméa autrement, n'y est pas allé de main morte, jeudi soir au conseil municipal, au moment d'aborder le sujet requin. Il a critiqué notamment “une politique de coin de bureau”. “On ne peut pas dire qu’on met 150 millions de manière insuffisante sur un projet anti-requin quand on met deux milliards sur l’Anse-Vata, a-t-il dénoncé. Pourquoi on protège la plage si jamais plus personne n’y va?" Ce qui a provoqué une réaction indignée de la majorité, fustigeant "des propos scandaleux relevant d'une démagogie narcissique".

Le sujet est finalement revenu sur la table une heure plus tard, à l'issue de la séance, lorsqu’Emmanuel Bérart de Générations NC a émis le vœu que l'opposition soit davantage associée aux actions.

“Pour moi, ce qui était important, c’était qu’il y ait un débat au sein du conseil municipal"

Emmanuel Bérart de Générations NC.

“Pour moi, ce qui était important, c’était qu’il y ait un débat au sein du conseil municipal, explique Emmanuel Bérart. Régulièrement, on a parlé du risque requin, on a voté des crédits sur des projets comme les filets, mais on n’a jamais délibéré très précisément. Mon vœu, c’était qu’au moins au niveau communal, on sache où on va, où la maire veut nous emmener. Et que nous, élus d’opposition, on puisse amender, voire apporter d’autres projets.”

Pour le secrétaire général de la mairie, Romain Paireau, la concertation est au contraire au centre des actions menées, la stratégie n'étant pas communale mais collective. “On travaille depuis près de quatre ans avec les principales collectivités intéressées : la province Sud, le gouvernement, le port autonome, indique Romain Paireau. Il y a un travail assez considérable qui a été fait du recensement du diagnostic, des actions de nature à diminuer le risque requin. On a appris à plus travailler ensemble et à mieux travailler ensemble depuis les malheureuses attaques de 2019.”

Un travail résumé longuement pendant la séance en réponse aux critiques de l'opposition.

Ces discussions font suite aux attaques de requin qui ont eu lieu le 29 janvier et le 19 février et  à la plage du Château Royal.