Les habitations de six familles détruites au squat de Ko We Kara

Dès 6h ce mardi matin, les forces de l’ordre ont procédé à l’expulsion d’une vingtaine d'habitants au squat de Ko We Kara. Ces derniers ont assisté à la destruction de leurs habitations. A l’origine de cette demande d’expulsion : un projet économique.
Six familles ont vu leurs habitations détruites ce mardi, dans le squat de Ko We Kara, dans le quartier industriel de Ducos. Elles étaient visées par une procédure d’expulsion depuis plus d’un an, résidant sur un terrain privé. Une vingtaine de personnes reste sur place ce soir chez leurs voisins.
 

Toute une vie détruite

Plus de trente ans de vie, réduits à néant. La vingtaine d’habitants du lot 850 du squat de Ko We Kara a assisté, impuissant, à la destruction de leurs habitations et des deux nakamals, dont ils tiraient leurs revenus. Enrico Perenyou, est le propriétaire de l’un d’entre eux. « Ils sont arrivés vers 5h du matin, ils nous ont réveillés, ils nous ont fait tous sortir et ils nous ont dit qu’ils vont raser le secteur. On était étonnés comme il n’y a pas de suite, on ne sait pas on va aller où. Ma mère est là, elle ne va pas bien, je m’inquiète beaucoup » a-t-il raconté.


A près de 70 ans, Dorothée Pérignou a tout juste eu le temps de conserver des affaires de rechange.
 

On nous a dit de sortir toutes les affaires, la machine va passer pour raser. Ils ont embarqué les affaires pour mettre dans des conteneurs, à Nouville. Ils donnent une semaine et quelques jours pour aller récupérer tout ça. Si on ne récupère pas, ils vont jeter : les lits, le linge, les matelas… tout ! J’ai gardé seulement mon linge de rechange.

- Dorothée, habitante du squat de Ko We Kara


Un projet économique à l'horizon

A l’origine de cette demande, un projet économique, porté par la société Terra Caledonia, propriétaire du terrain. Les habitants espéraient pouvoir discuter avec les promoteurs du projet, visiblement sans succès. Le propriétaire a été contacté à plusieurs reprises, il n’a pas souhaité s’exprimer. Pour l’heure, les familles n’ont pas encore été relogées. Certaines sont accueillies chez leurs voisins, dans une autre partie du squat.
 
Un squat qui ne fait pas partie de ceux dits « prioritaires », à résorber de la ville. Aujourd’hui, dix-neuf sites sont en tout répertoriés sur l'agglomération.