La mobilisation en soutien à la Sonarep dégénère devant l’usine SLN de Doniambo

Les dégâts sont conséquents devant l'usine de la SLN, à Doniambo.
Des destructions matérielles, de la violence physique, une extrême tension, des forces de l'ordre déployées en masse... La mobilisation en faveur de la Sonarep qui se poursuivait ce jeudi à Nouméa, devant l'usine de la SLN, a pris une tournure délétère, en fin d'après-midi.

Ambiance électrique à Doniambo, jeudi en fin d’après-midi. Depuis mardi soir, des salariés et sous-traitants de la Sonarep étaient mobilisés devant l’usine. Alors que la Société de navigation et roulage de Poum a été mise en liquidation, ils attendaient de la SLN un engagement concernant l'activité, sur le centre minier de l'Extrême-nord. Or, des affrontements se sont produits, autour de 16h30. Le pont d'accès, l'entrée de l'usine, dont la cabane du gardien, et des véhicules ont été fortement dégradés par des engins de chantier. Des jets de pierre ont été constatés de part et d'autre, et le personnel de l'usine a fait part d'agression physique.

"Attaque"

Dans la nuit, la société Le Nickel a livré son récit des faits. "Depuis plusieurs jours, un collectif de soutien à la Sonarep, mobilisé par l'ancienne direction de l'entreprise et associant le syndicat des rouleurs pays  était présent, avec camions et engins miniers, sur la voie d’accès du site industriel de Doniambo, relate le communiqué. A 16h30, un groupe de personnes a attaqué, avec une rare violence, les employés et les locaux de la SLN à Nouméa. Deux engins miniers des manifestants ont pénétré sur le site industriel, détruit des installations et plusieurs bâtiments, et de nombreux employés ont été caillassés, menacés à l’arme blanche et frappés", est-il décrit.

©nouvellecaledonie

La cabane du gardien ainsi que des véhicules ont été endommagés. ©DR

Sécurisation

À 17 heures, l'équipe de NC la 1ère qui se trouvait sur les lieux témoignait d'une extrême tension. De part et d'autre du pont, on pouvait apercevoir d'un côté le directeur général de la SLN, Jérôme Fabre, avec son équipe, et de l'autre des soutiens à la Sonarep avec le syndicat des rouleurs pays. Sur place, un déploiement d'une cinquantaine de représentants de forces de l'ordre, dont le service d'intervention de la gendarmerie, se tenait prêt en fin de journée à intervenir avec des boucliers anti-émeutes. Les véhicules blindés sont arrivés en renfort vers 18h30 et l'accès à l'usine a été complètement bloqué, empêchant certains travailleurs d'accéder au site pour leur quart de nuit. A l'inverse, l'épisode a laissé des salariés bloqués à l'intérieur de l'usine.

Le service d'intervention de la gendarmerie se tenait prêt à intervenir, jeudi en fin de journée.

Non loin du pont d'accès, des engins de chantiers se livraient un duel en fin de journée (le syndicat majoritaire de la SLN face aux manifestants):

Scène de violence devant la SLN ©DR

Pourtant, les deux parties s'étaient retrouvées autour de la table des discussions, mercredi, comme le précisait un précédent communiqué de la SLN :

"Procédures judiciaires"

Dans celui de cette nuit, il est annoncé la mise en place d'une cellule psychologique "pour soutenir nos employés ciblés et leur apporter soutien et suivi". Par ailleurs, "les employés et sous-traitants de la SLN, sont appelés à se rapprocher de leur supervision afin d’organiser le retour à leur poste de travail et se faire préciser les accès". Toujours d'après ce communiqué, Jérôme Fabre "condamne, avec la plus grande fermeté, les actes d’agression et de violence qui ont été commis à l’encontre de la SLN, de ses salariés et de ses installations". Selon le directeur général, qui appelle au calme, "des procédures judiciaires sont en cours".