Karuïa a demandé le concours de la force publique. Et il lui a été accordé. Les forces de l’ordre sont intervenues vers 16 heures, ce mercredi 15 juin, à Ducos où le dépôt des cars gérés par le GIE était inaccessible. Le trafic des bus va donc reprendre, mais seulement ce jeudi matin, indique le groupement d’intérêt économique. Il était en effet trop tard pour assurer les lignes de mercredi soir, selon son président, Joseph Saliga.
Mise en lumière
Les chauffeurs grévistes, au nombre de quarante, s’attendaient à cette procédure d’évacuation. Leur mouvement va se poursuivre, assure Francisco Sione, le secrétaire général du Soenc transports, au nom de l’intersyndicale Usoenc-USTKE qui soutient la mobilisation. Il s’agissait, disent les grévistes, de marquer le coup et donner un coup de projecteur sur un mouvement qui s’enlise.
Un mois de conflit
Car voilà un mois qu’une petite partie des chauffeurs salariés a cessé le travail. Ils réclament le treizième mois promis en février dernier lorsque c’était les patrons qui étaient en grève. Ou encore une grille de salaire pour mettre fin aux importantes disparités entre les conducteurs : à ce jour, chaque entreprise décide de sa propre politique salariale. Karuïa étant un GIE, les 80 licences sont réparties en presque autant de sociétés. 70, exactement. C’est d’ailleurs pour cela que les chauffeurs veulent discuter avec le groupement, et non pas avec leurs patrons. On comprend bien qu’unis, ils ont plus de poids.
Accord ?
Joseph Saliga ne l’entend pas de cette oreille. En revanche, le président de Karuïa assure avoir trouvé un accord, lundi, avec les entrepreneurs, qui seraient prêts à désigner l’un des leurs pour mener des discussions. Quand ? Pas tout de suite, explique-t-il, ajoutant que le blocage de ce mercredi va laisser des traces. Pas de quoi démobiliser les grévistes, qui entrent ce jeudi dans leur deuxième mois de grève.
Le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Carawiane Carawiane