Les infirmiers anesthésistes de la clinique Kuindo-Magnin sont en grève

Les neuf infirmiers anesthésistes clinique Kuindo-Magnin ont arrêté le travail mardi
Des revendications salariales et sécuritaires sont à l'origine de cette mobilisation qui a commencé mardi et qui s'est poursuivie, mercredi, à la clinique Kuindo-Magnin, à Nouméa. Des points restent à négocier avec la direction.

Unanimement, les neuf infirmiers anesthésistes de la clinique Kuindo-Magnin ont décidé de manifester leur mécontentement, en se regroupant devant l'entrée de l'établissement, depuis mardi 1 mars, avec l'appui de la Cogetra, de la Confédération générale des travailleurs et du Soenc santé.

Ils dénoncent des problèmes de sécurité par manque d’effectifs, demandent une harmonisation des salaires et une hausse de leur rémunération pour les astreintes de nuit. "Ça fait déjà à peu près trois ans qu'on est en discussion. Il y a des différences de salaires entre les infirmiers anesthésistes du fait des regroupements des différentes cliniques, explique l'un d'entre eux, Laurent Picot. On a des collègues qui travaillent gratuitement une journée et demie par mois."

Laurent Picot, infirmier anesthésiste à clinique Kuindo-Magnin

L'an dernier les anesthésistes avaient demandé des moyens supplémentaires, pour garantir la sécurité des patients. Les infirmiers les rejoignent sur ce point. "On travaille nos quarante heures la semaine, et on doit assurer des gardes le week-end, entre quinze et vingt heures de bloc opératoire, compte Laurent Picot. La direction voudrait que l'on assure des astreintes de 18h30 à 6h30. D'accord, vous êtes chez vous, mais vous ne faites pas ce que vous voulez : on peut vous appeler."

Ces astreintes à domiciles seraient rémunérées 500 francs de l'heure. "Pour quelqu'un qui a fait cinq années d'études après le BAC, c'est dérisoire."

Des opérations reprogrammées

En sortant de réunion avec les grévistes, ce mardi, la direction annonçait des avancées.  Une charte de fonctionnement entre médecins et infirmiers anesthésistes va être signée. "Sur le rattrapage salarial, il semblerait qu'on arrive à un point d'accord, mais sur le paiement de l'astreinte, les discussions sont toujours en cours, détaille Guilhem Mestre, le directeur général de la clinique. L'établissement est en difficulté financière, on n'a pas les moyens de mettre plus que ce que l'on fait déjà pour les autres personnels qui sont d'astreinte."

La grève sera reconduite mercredi, les infirmiers anesthésistes n'ayant pas obtenu une réponse favorable à toutes leurs demandes lors de leur rencontre avec la direction. Cette dernière assure que le planning des blocs chirurgicaux a été maintenu à hauteur de 50 à 60%, mercredi.

Mercredi, le mouvement des infirmiers anesthésistes s'est poursuivi. Ces derniers maintiennent attendent des avancées dans les discussions, avec les responsables de la clinique. Contactés, ces derniers n'ont pas répondu à nos sollicitations.

Quant au Soenc santé, il a rendez-vous, jeudi 10 mars, avec la direction. 

Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Nicolas Fasquel :

 

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