Les prix de la cantine et de la garderie scolaire à Nouméa font réagir

Face à l’augmentation des tarifs qu'ils jugent importante, des parents se mobilisent. Ils dénoncent ce qu'ils appellent une forme d’impôt déguisé, décidé de manière unilatérale sans prendre en considération les difficultés économiques et sociales que subissent de nombreuses familles.

Deux semaines après la rentrée scolaire, nombre de parents ont été contraints de changer leur quotidien pour cette année 2021.
Comme ce père qui vient désormais récupérer tous les jours sa fille pour déjeuner. « La cantine est devenue trop chère » explique-t-il. « En ce moment, je suis en chômage partiel, du coup, c’est devenu encore plus dur ». 
« On passe de 16 000 à 23 000 francs » renchérit cette maman. « En plus, qu’on le mette une fois, deux fois ou cinq fois dans la semaine, c’est forfaitaire, donc du coup, on le met le plus souvent possible, parce qu’à ce tarif là, il faut que ce soit justifié ».
Le reportage de Nadine Goapana et Gaël Detcheverry 

Des coûts trop élevés pour les familles

Pour rappel, une dizaine de jours avant la rentrée scolaire, les parents d’élèves de Nouméa se retrouvent devant le fait accompli : +25 % sur le tarif cantine et +18 % sur celui de la garderie scolaire. Aucun communication ni explication n’avait alors été donnée. De quoi susciter un sentiment d’incompréhension et de frustration face au silence municipal.
« Effectivement, pour l’instant, on n’est pas reçu, on n’est pas entendu, peut-être parce que ces personnes n’ont pas pris conscience qu’une année de cantine et de garderie représente un mois de salaire. On se rend bien compte que sortir un mois de salaire, quand on a un enfant, deux mois ou trois mois, suivant le nombre d’enfants, c’est pas gérable pour les foyers » explique Audrey Denis, la présidente de l’APE du groupe scolaire Teyssandier de Laubarède et Petit Poucet. «  Qu’on nous impose 25 % à dix jours de la rentrée, on se retrouve avec des enfants qui ne mangent pas le midi, ou qui mangent un petit sandwich, c’est quelque chose qu’on ne tolère pas et qu’on ne comprend pas ». 

 

Revoir les tarifs à la baisse d’urgence

Dans un contexte de chômage partiel qui concerne deux mille salariés résidant dans le Grand Nouméa, et la suppression de la gratuité des cantines pour les boursiers de la province Sud, l’augmentation des tarifs est mal vécue. 
« Actuellement, si vous faites le palmarès, c’est Païta qui a les tarifs les moins élevés, à la différence de Mont-Dore, Dumbéa et Nouméa qui ont tous augmenté plus ou moins leurs tarifs » explique Jean-France Toutikian, membre de l’Union des groupements de parents d’élèves (UGPE). « Ce qu’on demande en urgence, c’est de revoir les tarifs à la baisse. On va demander à ce que la chambre territoriale des comptes s’intéresse à la gestion de ces quatre caisses des écoles ». 

Réaction à la hausse des tarifs de cantine à Nouméa en 2021

La qualité des repas

Autre point soulevé par le groupe « Parlons Cantine », la qualité des repas qui ne va pas de pair avec l’augmentation des coûts.
Réponse de la cuisine centrale Newrest qui joue la carte de la transparence.
« Il n’y a pas de corrélation entre l’augmentation du prix des repas de 25% qui a été opérée par la caisse des écoles de Nouméa et la tarification Newrest » souligne Bruno Hériché, directeur général de Newrest restauration de Nouvelle-calédonie. «  Nos prix n’ont pas évolué, et sur la qualité, on est à 51 % de produits dits locaux, dont 62 % sont des produits frais ».
A ce jour, la pétition lancée par les parents d’élèves est toujours en ligne. Elle a recueilli plus de 1200 signatures.
Et la mairie de Nouméa n’a pas répondu à nos sollicitations.