"En gros, Nouméa va bien.” Avec ces mots prononcés le 6 février dernier, la conseillère municipale Anne-Christine Chimenti résumait l’état des caisses, meilleur que pour d'autres collectivités en Calédonie. C’était pour le débat des orientations budgétaires. De son exposé, on a retenu que dans un contexte mondial et économique “pas terrible”, à quelques points près, la situation de la première ville calédonienne est restée "préservée”.
Malgré un environnement économique et financier incertain et contraint, la situation financière de la ville s'est améliorée en 2023, confirmée par la progression de son épargne (…). C'est sur ces bases saines qu'elle abordera l'année 2024 (…).
Présentation pour le débat d'orientations budgétaires à Nouméa, le 6 février
L’élue de la majorité a toutefois alerté, ce soir-là, en se référant à l'observatoire des communes et aux difficultés des municipalités voisines : "Plus on va enlever des recettes aux communes, comme la redevance d'électricité, plus la situation sera difficile." Dénoncée par la maire Sonia Lagarde, la participation demandée par le gouvernement et le Congrès pour financer le sauvetage d'Enercal a fait consensus contre, parmi tous les élus nouméens.
Des recettes stables pour fonctionner
L'étape suivante était l'examen du budget primitif 2024. Il avait lieu ce mercredi soir, à l'hôtel de ville. En attendant d'y revenir, zoom sur quelques chiffres éloquents. Fin 2023, les recettes qui permettent aux services municipaux de fonctionner étaient ainsi estimées à 20,6 milliards de francs CFP. À peu près comme en 2022 (20,7 milliards), avec des différences sur le type de recettes : + 535 millions amenés par la fiscalité, + 291 millions apportés par les dotations mais - 869 millions pour les recettes propres de la ville.
Un contentieux coûteux
Stables, aussi, les charges de personnel (7,8 milliards, comme en 2022). Les dépenses de fonctionnement, elles, "progressent légèrement", de 295 millions de francs : fin 2023, elles étaient estimées à 16,8 milliards au lieu de 16,5 en 2022. Ce sont les frais de gestion, qui ont augmenté : + 471 millions. Un contentieux sur la taxe des jeux a coûté environ 140 millions. Et plus de 270 ont été affectés au budget annexe des déchets, qui avait besoin d'être équilibré.
L'épargne a été améliorée
Cette description des finances nouméennes a montré que plusieurs indicateurs se sont améliorés. Le taux d'épargne a progressé de 16,4 % en 2022 à 19 % fin 2023. C'est le surplus de recettes, qui sert à financer les dépenses d'équipement et à rembourser la dette. Les organismes de référence recommandent un taux d'au moins 15 %. Mission remplie.
Ratios rassurants
Autres ratios rassurants selon les estimations de fin 2023, le taux d'endettement s'est établi à 67 % des recettes, contre 68 % en 2022, largement dans les préconisations des bailleurs de fonds. Et la capacité de désendettement est demeurée, elle aussi, en dessous des sept ans conseillés. Elle a même baissé à 3,5 ans au lieu de 4,1 fin 2022. Bref, a-t-il été lu lors du débat des orientations budgétaires, "la ville conserve ses marges de manœuvre pour recourir à l'emprunt avec un endettement modéré et une solvabilité assurée".
Un effort maintenu sur l'investissement
Ajoutons que des collectivités comme la province Sud et la mairie de Nouméa se félicitent de continuer à beaucoup investir, et donc à soutenir l'économie, malgré un contexte délétère. Nouméa, en l'occurrence, estimait cet investissement effectif à 5,95 milliards l'an dernier.