Hôtel de ville sécurisé, mercredi soir, à Nouméa. Important déploiement de policiers, à l’heure du conseil municipal. Face à eux, place des Cocotiers, le piquet de grève déployé par des pompiers communaux et la Fédé. Les agents mobilisés étaient une quarantaine selon le syndicat, douze dont huit pompiers selon la mairie.
Demande de délai
Leur requête : que la réorganisation de la DSIS, la direction des services d’incendie et de secours, soit votée plus tard, le temps de travailler encore le projet. Ils ne le rejettent pas en entier mais regrettent de ne pas être écoutés sur certains points, notamment un temps de travail jugé "obsolète". Les pompiers n’ont pas eu gain de cause. La délibération a été adoptée, malgré l'opposition de Calédonie ensemble et l’abstention de l'Eveil océanien.
"Dix-sept créations de poste"
“Un an et demi de travail qui s'achève !”, appréciait après la séance le commandant Géraldine Bourgoin. "On va mettre en œuvre cette réorganisation en début d'année, avec les [avis de vacances de poste] qui vont être diffusés." La directrice de la DSIS résume ce remaniement, qui porte le nombre d'agents permanents à 96. "On a dix-sept créations de poste. Quinze pour la surveillance des plages : treize nageurs-sauveteurs, qu'on va embaucher au niveau de la ville (il faut être titulaire du BNSSA, [le Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique]), et deux postes d'encadrant sapeur-pompier".
Barrières anti-requin
Cette surveillance est liée à la gestion du risque qui aura plané sur la commune tout au long de l'année. Une barrière anti-requin est active baie des Citrons depuis le début du mois. La prochaine est annoncée à l'Anse-Vata, côté Château-Royal, d'ici fin mars 2024.
Objectifs
"Ensuite, on a deux autres créations de poste au sein de la DSIS". Et le commandant Bourgoin d'ajouter : "Il y avait plusieurs objectifs, qui étaient de renforcer le centre de traitement de l'alerte (le centre de réception du 18), mettre en place et répondre au risque requin avec les nageurs sauveteurs, également renforcer ce qu'on appelle le centre support" (les services qui s'occupent par exemple de gérer le risque industriel). Pendant le conseil, elle a souligné "la création de deux postes d'adjoint au chef de centre, de catégorie C, qui n'existaient pas". De quoi "permettre à des agents qui ont déjà un certain grade, donc un certain âge, de pouvoir venir travailler dans les bureaux et être soulagés du terrain en prenant moins de gardes".
Désaccord sur le temps de travail
Car le vote a donné lieu à débat entre la majorité et les oppositions. Jérémie Katidjo Monnier (Calédonie ensemble) s'est enquis de la grève, et des questions de pénibilité. Le secrétaire général, Romain Paireau, a rappelé que le sujet "a fait l'objet de concertations internes, avec les agents, les cadres, les organisations syndicales. C'est passé en [comité technique paritaire, le 30 novembre], avec abstention des syndicats sans opposition. Donc ça a été soumis au conseil municipal et c'est à ce moment qu'un syndicat aurait souhaité que le texte soit retiré pour rediscuter, notamment du temps de travail."
Mouvement levé
Et de lancer : "Certains agents considèrent qu’il serait agréable de réduire le temps de travail." Lequel serait "de 98 gardes par an", contre "102 au Mont-Dore 103 à Dumbéa, 108 à La Foa…" Sur ce sujet précis, "on ne s'est pas rejoints." Emmanuel Bérart, de Générations Nouméa, s’est inquiété des possibilités de promotion interne. Dans le public, plusieurs pompiers, sortis dès le vote des textes. Au terme du conseil, plus de piquet devant la mairie. Le mouvement a été levé.
S'il y a encore des choses à améliorer, on peut en discuter, mais à un moment donné, on est bien obligés de prendre nos dispositions et de voter un texte.
Sonia Lagarde, maire de Nouméa
Rendez-vous le 7 février
Le dernier conseil municipal de l'année a duré environ une heure et demie. Une grande partie des délibérations, toutes entérinées, concernait des conventions, des marchés ou des rapports en lien avec le service public rendu. La caisse des écoles reçoit presque 175 millions de francs. Environ 132 millions, pour le Centre communal d'action sociale. Autres subventions : 8,7 millions à l'association Culture et loisirs qui exploite la radio RRB ; 3,56 millions à l'association médicale de luttre contre l'ivresse publique et manifeste ; ou encore 1,86 million à l'amicale de la ville. Rendez-vous le 7 février, pour le débat d'orientation budgétaire, et le 13 mars, pour la présentation du budget 2024.