Deux semaines plus tard, les manifestants contre la vie chère sont retournés, samedi 16 avril, en matinée, sur le parking Moselle, à Nouméa. Rassemblés devant le siège du gouvernement, ils se sont mobilisés, pour la deuxième fois, à l'appel de l'Association citoyenne de Nouvelle-Calédonie.
"En ce moment, tout est vraiment cher, tout est difficile, pour aller au marché ou au magasin s'acheter des provisions à manger. Là, c'est une sacrée différence, c'est trop cher", déplore l'un d'eux. "C'est tout l'électricité, l'essence et tout ce dont on a besoin, tous les jours. Pour une petite personne comme moi, qui a travaillé 40 ans, à temps plein, qui a une toute petite retraite, à mon âge, faire des ménages pour aller au cinéma ou me faire un restaurant, de temps en temps, avec mes copines, et bien c'est dur", renchérit une retraitée.
"Les demandes que l'on fait ne sont pas prises en compte"
A quelques pas de là, une troisième personne complète. "L'enjeu c'est déjà de tenir jusqu'au 15 du mois, après ce n'est que de la survie. En ce moment, avec un plein d'essence on ne tient pas une semaine. Sachant qu'il faut faire des trajets pour amener telle ou telle personne au travail, ce n'est pas évident", résume-telle. Tous les Calédoniens réunis, samedi, demandent des mesures immédiates pour réduire le coût de la vie.
"La manifestation d'aujourd'hui, c'est la suite de celle du 31 mars. En fait, le gouvernement ne nous a pas reçus. Les demandes que l'on fait pour la vie chère ne sont pas prises en compte par nos élus. On est un peu sceptique de savoir comment vont se passer. L'augmentation du fret, c'est +100%, en un an. Tous les prix vont encore flamber et le carburant va encore prendre 8 ou 10 francs, le mois prochain", complète Florent Perrin, président de l’Association citoyenne de Nouvelle-Calédonie.
Retrouvez la suite de son intervention, au micro d'Alix Madec :
Parmi les demandes, la création au Congrès d'une commission de la vie chère
Fin de toutes les exonérations fiscales, contrôle des marges abusives, renforcement des moyens de la Direction des affaires économiques, mise en place d'une commission d'élus chargée de la vie chère, baisse des prix de l'acconage figurent ainsi dans la liste des revendications déposées, depuis le 31 mars, par l'association, au gouvernement.
On se demande, aujourd'hui, où est-ce que l'on parle de la vie chère dans nos institutions? Il n'y a aucun discours, aucun rapport, rien sur le sujet (…) C'est tout un tas de mesures que l'on souhaite.
Florent Perrin, président de l'association citoyenne de Nouvelle-Calédonie
L’association va, prochainement, organiser des réunions autour de la vie chère, dans les différentes communes du Caillou. Elle a également lancé un questionnaire sur sa page Facebook, pour participer à la réflexion lancée par le haut-commissariat sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
Retrouvez, ci-dessous, le reportage d'Alix Madec et de Thomas Douchy :