Tirs au centre-ville de Nouméa : père et fils mis en examen pour tentative d’assassinat et violence volontaire aggravée

Peu après les coups de feu dans le secteur des manèges, à Nouméa.
Les mis en cause dans les coups de feu tirés à la baie de la Moselle, à Nouméa, le 6 novembre dernier, ont été mis en examen ce mercredi 9 novembre. Ils ont reconnu les faits et ont été placés sous contrôle judiciaire.

Que s'est-il vraiment passé ce dimanche 6 novembre, à la baie de la Moselle à Nouméa ?


Deux coups de feu ont été entendus vers 18h15, sur le parking de la Moselle, près des manèges. Deux balles qui ont blessé deux personnes : un homme âgé de 33 ans et une femme de 53 ans. Selon les premiers éléments de l’enquête menée par la police, l’homme touché par balle avait eu un différend avec les deux mis en cause, à savoir un père et son fils, âgés respectivement de 49 et 23 ans. Tous deux quittaient le restaurant "Le Bout du monde" vers 17 heures.
 
"Cette première victime, accompagnée de sa compagne et d’un couple d’amis, avait reproché au père, qui sortait du bar, d’uriner contre un arbre tout en exhibant son sexe à la vue des femmes qui se trouvaient sur les lieux. Lors de cette altercation, la première victime apparemment excédée par l’attitude de l’auteur des incivilités, portait un coup de poing à ce dernier", comme l’indique le procureur de la république Yves Dupas, dans son communiqué.

Des faits que le père a reconnus lors de son audition. Il a admis avoir consommé une quantité importante d’alcool avant d’aller chercher une arme à feu, dans un dock, en compagnie de son fils, et de revenir sur les lieux pour "calmer les personnes avec lesquelles il avait eu un accrochage."

Tirs en hauteur

A leur retour sur les lieux de l’altercation, les deux mis en cause ont eu plusieurs gestes de provocation, à l’égard du groupe resté sur la place. C’est alors que le père, qui conduisait le véhicule, s’est dirigé avec son fils, jusqu’à la colline de l’allée des Bougainvilliers, surplombant la baie de la Moselle. "De cette position, soit à 195 mètres des victimes, le mis en cause tirait deux coups à l’aide de sa carabine de chasse de calibre 270, doté d’une lunette, l’un touchant le sol mais venant atteindre la victime âgée de 53 ans, puis le second, en visant les membres inférieurs de la victime qui lui avait porté un coup de poing."

Sur le préjudice corporel subi par les victimes justifiant pour chacune, une incapacité totale de travail de 10 jours, l’homme présente une "plaie délabrante" du mollet et la femme, plusieurs lésions au niveau des chevilles, de la cuisse et de la hanche.

De son côté, le fils a, lui, dissimulé partiellement la plaque d’immatriculation du véhicule à l’aide de son tee-shirt afin d’éviter leur identification. "Ce mis en cause avait également dissimulé l’arme utilisée en la cachant à son domicile ainsi que le véhicule de son père."

Tentative d'assassinat et violence volontaire aggravée

C’est grâce à la présence de la vidéo-protection et le recueil des témoignages que les deux hommes ont pu être interpellés, lundi 7 novembre vers 14 heures. 

Lors de leurs auditions, le tireur déclarait qu’il voulait intimider la première victime, et certains membres du groupe avec lesquels il avait eu l’altercation, sans avoir eu l’intention de donner la mort. Les deux mis en cause n’ont aucun antécédent judiciaire.
 
Dans son réquisitoire introductif, "le parquet a retenu comme qualifications pénales visant les deux mis en cause, considérés en co-action, le crime de tentative d’assassinat intégrant des actes de préméditation concernant la première victime, l’homme directement visé, et le délit de violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours avec usage d’une arme, préméditation et en réunion concernant les faits commis sur la seconde victime, la femme. "
 
Les mis en cause ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire, pour l’un, sur décision du magistrat instructeur, pour l’autre, le tireur présumé, après un débat devant le juge des libertés et de la détention.