Quatre milliards de dette sur dix ans et un déficit structurel de 400 millions par an. La clinique Kuindo-Magnin, située à Nouville, est en procédure de sauvegarde depuis novembre 2022. Et la situation est loin d’être stabilisée. Ces 200 millions vont permettre des investissements en urologie, au bloc opératoire et en cancérologie. "Ça nous permet de rapprocher la chimiothérapie des patients, donc d'éviter un acheminement trop important entre les poches de chimiothérapie et le patient, détaille Cécile Torregrosa, médecin oncologue. D'investir aussi dans des équipements très importants pour détecter des cancers, et [d'améliorer] la prise en charge."
"Forte inquiétude du personnel"
Une enveloppe qui garantit aussi le paiement des salaires des 500 employés pour les prochains mois. "Il y a une forte inquiétude, relaie Pascal Olejniczak, le directeur général de la clinique. Et en même temps le personnel fait son travail, et je pense que tout fonctionne normalement pour les patients aujourd'hui."
L'étape suivante, c'est de déposer un plan de sauvegarde qui prévoit des réponses à nos trois problèmes : démontrer qu'on fait des économies en interne, nos tarifs, car la clinique n'est pas payée comme elle devrait l'être, et enfin la question du loyer. Si ces trois sujets sont réglés, il existe un avenir pour la clinique.
Pascal Olejniczak, le directeur général de la clinique Kuindo-Magnin
Des changements concrets sont déjà en cours. Le service de maternité qui accueille 1 200 bébés par an va passer de 28 à 20 lits. Agnès Fouchard est cadre sage-femme : "la natalité baisse, sur tout le territoire. L'idée c'est de restructurer le service sans plan social, c'est-à-dire que tous les employés conserveront leur travail."
"Risque majeur de fermeture"
La santé n’est pas une compétence provinciale. C’est la première fois que la province Sud intervient dans le secteur médical. "Il y avait un risque majeur de fermeture de la structure. Dans ce cas les Calédoniens ne pourraient plus être soignés sur un certain nombre de secteurs, puisque tout ne peut pas être assumé par le Médipôle, de la même manière que tout ne pourrait pas être assumé par la clinique. Maintenant on attend la pérennisation, explique Sonia Backes, la présidente de la province Sud. Les choses sont lancées au niveau du gouvernement, mais l'échéance est très courte puisque le tribunal a donné jusqu'au 7 mai à la clinique pour apporter des solutions pérennes."