La Nouvelle-Calédonie aurait, par exemple, très bien pu se trouver à la place de la Polynésie française dans les années 60. Le Caillou faisait alors partie des pistes explorées par l’Etat, selon Dominique Barbe. L'historien rappelle que " la Calédonie a été pressentie comme pouvant être un lieu de tirs, au même titre que la Corse, que le Massif central, mais la piste n'a été concrétisée ni en Corse, ni en Calédonie, parce qu'il y avait beaucoup trop d'habitants et il y avait quand même la peur des retombées des essais nucléaires". La Nouvelle-Calédonie n’a finalement jamais abrité de tir. Mais l’éventuel impact des essais nucléaires, notamment américains, n’a pas non plus fait l’objet de recherches sur le Caillou. De quoi faire douter l'historien :
Certains essais nucléaires ont été faits dans des conditions météorologiques complètement désavantageuses et il est possible, effectivement, qu'il y ait eu des retombées nucléaires jusqu'en Calédonie.
Dominique Barbe
"L'une des pathologies engendrées par les radiations, c'est le cancer de la thyroïde. Or, on sait que la Calédonie en contient un grand nombre, donc on peut penser que...", ajoutera l'historien. Du côté de Wallis-et-Futuna, les plus âgés se souviennent pour certains d’un essai nucléaire en particulier : Starfish Prime, un tir américain réalisé dans l’atmosphère en 1962. Un épisode que rapporte l'historien : "Il y a eu une aurore atomique qui a duré plusieurs heures en pleine nuit et qui a été visible de Wallis à Hawaï. Comme une aurore boréale, mais atomique". Un phénomène marquant, et représentatif de la seconde moitié du XXe siècle. Entre 1946 et 1996, plus de deux cents essais nucléaires ont été réalisés dans le Pacifique.
Valentin Deleforterie a rencontré Dominique Barbe :
Présentation conférence essais nucléaires