Il va y avoir du passage, à "la résidence". La demeure du haut-commissaire de la République, à Nouméa, sera le cadre des discussions qui doivent se succéder, mardi 29 novembre, entre la délégation ministérielle et les représentants des grandes formations politiques locales. Partis ou groupes constitués au Congrès. Selon le programme délivré lundi aux rédactions, sont attendus tour à tour les Loyalistes, l’Avenir en confiance, Calédonie ensemble, le Palika, l’Union progressiste en Mélanésie, le groupe UC-FLNKS et nationalistes ainsi que l’Eveil océanien. Sans oublier une première séquence à la province Sud, avec sa présidente Sonia Backès.
Avec loyalistes et indépendantistes
Une journée très politique, donc, qui doit illustrer un des principaux objectifs, et enjeux, de ce séjour dont la longueur n’a pas manqué de frapper : "renouer le dialogue" avec tous les partenaires des accords afin de bâtir à terme l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Notamment le camp indépendantiste qui a largement boudé la première Convention des partenaires, organisée à Paris un mois plus tôt. Cette fois, les formations du FLNKS ont laissé entendre leur volonté d’échanger avec l’Etat, en l’occurrence le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. Même si les indépendantistes mettent en avant leur propre ordre du jour, évoquant davantage des rencontres préalables à autre chose, que des discussions à proprement parler.
"Un chemin pour l'avenir"
Charge à Gérald Darmanin de démontrer ses talents d'équilibriste, entre un camp déterminé à prendre le temps de parler pleine souveraineté, et un autre qui espère voir dès que possible émerger un statut définitif au sein de la République. "Renouer le dialogue et trouver en tout(e) humilité et respect un chemin pour l’avenir", ce sont des images utilisées par le ministre de l'Intérieur le jour de son arrivée.
Extrait par Bernard Lassauce et Gaël Detcheverry :
On est ici pour venir écouter l’ensemble des acteurs (…) On a le temps de construire tout cela dans les mois et dans les années qui viennent. Ce qui est certain, c’est qu’on doit à la fois respecter ce qui a été fait dans ces trois référendums, comprendre que désormais, on doit construire l’avenir par un projet nouveau, et imaginer, peut-être, de nouvelles institutions.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, devant les médias au haut-commissariat
Un lundi jalonné d'étapes nouméennes aussi incontournables que consensuelles. D'abord une cérémonie place Bir-Hakeim avec les autorités civiles et militaires. Ambiance à travers ces images de Gaël Detcheverry :
Ensuite un geste de bonjour au sénat coutumier. Aperçu là aussi par Gaël Detcheverry :
Et interview d'Hippolyte Sinewami-Htamumu par Bernard Lassauce :
Au gouvernement "sans carnet de chèque"
Et puis, dans l'après-midi, ce moment passé au Lys rouge, le nouveau siège de l'exécutif local. Une heure d’entretien avec le président et les membres du gouvernement durant laquelle il a été question de la situation économique, du contexte social et d'une problématique particulièrement sensible : la filière nickel. Rencontre qualifiée par tous de positive. Si Gérald Darmanin n’est pas venu, dixit, "avec le carnet de chèque", il a qualifié d’urgentes les questions comme le nickel. Quant à la revendication qui a tenté de s’inviter dans la visite, à savoir la grève de la fonction publique, elle a trouvé comme interlocuteur un service d’ordre musclé.
Le reportage de Bernard Lassauce et Gaël Detcheverry :
Une première journée à revivre ici.