Visite ministérielle : les organisateurs de la manifestation qui a tourné à la violence donnent leur version

Des militants indépendantistes étaient mobilisés contre le dégel du corps électoral, le 21 février 2024, dans le centre-ville de Nouméa, pour marquer la visite du ministre Darmanin.
En réaction à la présence de Gérald Darmanin en Nouvelle-Calédonie, une manifestation indépendantiste avait lieu mercredi, à Nouméa, pour dénoncer le projet de dégeler le corps électoral. Elle a été marquée par des heurts avec les forces de l'ordre. La CCAT, qui l'a organisée, livre sa vision de ce qu'il s'est passé.

“La CCAT regrette ces affrontements.” La Cellule de coordination des actions de terrain apporte sa vision des violences qui ont eu lieu mercredi à la mi-journée, dans le centre-ville de Nouméa. Composée de mouvements et de syndicats dans la mouvance indépendantiste (UC, PT, MOI, l’USTKE…), elle a organisé la manifestation qui a dégénéré à proximité du gouvernement. Les heurts entre des participants et des forces de l'ordre ont blessé cinq gendarmes, selon l'Etat.

"Demander le retrait du projet de loi"

“L’action, restitue la CCAT, consistait à marcher depuis le Mwâ Kââ pour, dans un premier temps se rendre au gouvernement afin d’informer nos élus responsables de l’exécutif de notre démarche de demander officiellement le retrait du projet de loi constitutionnelle qui doit ouvrir le corps électoral citoyen. Puis, dans un second temps se rendre au haut-commissariat afin de remettre notre courrier au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer."

"Traquenard"

"Lors de notre déplacement, les responsables des forces de l’ordre nous ont indiqué un trajet qui selon eux devrait être sécuritaire pour tous", poursuit le communiqué. "C’est ainsi qu’ils nous ont conduits dans un traquenard par la mise en place de camions militaires à l’angle des rues Anatole -France et Général-Mangin". Revenant, à "nous empêcher de nous rendre au siège de notre propre gouvernement".

"Frustration"

"Ce mépris de l’État français de refuser la contestation et surtout la libre circulation des citoyens, dans notre propre pays a créé une frustration qui a déclenché ces affrontements", écrit la CCAT. Laquelle les "regrette", donc, "même s’ils ont été provoqués", accuse le texte, "par Gérald Darmanin qui veut étouffer la contestation et ainsi refuser notre courrier".

Nous assumons notre positionnement politique sur le retrait de la révision constitutionnelle, et nous déplorons que ces affrontements aient débouchés sur des blessés de part et d’autres.

Communiqué de la CCAT, 22 février 2024

La cellule “apporte son soutien à ses militants placés actuellement en garde à vue dans les locaux de la police nationale”. En écrivant  : "notre démarche se veut pacifiste, d’ailleurs aucune dégradation [n’a] été [commise] dans la ville de Nouméa." 

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Demande de dissolution

Plus tôt dans la journée, les groupes Loyalistes et Rassemblement au Congrès évoquaient un centre-ville "mis à sac" et des actes de violences qui auraient été "orchestrés". Dans un communiqué commun, ils dénonçaient des "agissements inacceptables" qui conduisent les élus "à déposer une plainte contre la CCAT et à demander sa dissolution". Des violences condamnées par Gérald Darmanin durant l'entretien accordé en soirée à trois médias calédoniens, dont NC la 1ère.