"On a demandé à nos équipes de rentrer [chez elles]" : exemple de conséquences liées à la panne géante d'électricité

Un des nombreux commerces restés volets clos ce lundi matin, à Nouméa.
La coupure générale d’électricité qui a touché la Nouvelle-Calédonie ce lundi, en début de matinée, a eu de très nombreuses conséquences, par exemple sur les commerces et services qui ont dû rester portes et grilles closes.

Conversation saisie lundi matin, vers 10 heures, à Nouméa, dans un cabinet médical du Faubourg-Blanchot. “C’est pour une consultation ? Parce que c’est tout noir, en bas. Il n’y a pas possibilité de vous voir, de vous ausculter…” Le couple de retraités venu de Farino est invité à revenir en début d’après-midi. Car à ce moment, seules les consultations très simples sont maintenues, faute de courant après un incident de réseau lié à la foudre.

Adaptation

Affectée aussi, cette pharmacie du quartier, restée fermée le matin. “Le médecin est passé, pour les urgences, il nous demande juste de dépanner de deux-trois médicaments”, résume Fabrice Delaruelle, pharmacien. “On accueille les patients. Il y a eu quelques gastros ce matin. Le médecin descend avec les ordonnances et on les prépare à l’avance.”

Volets baissés

De très nombreux commerces et entreprises n’ont pas pu relever leurs grilles électriques, on a même vu des salariés attendre devant de pouvoir eux-mêmes entrer. “Impossible d’ouvrir les volets ni, forcément, d’allumer à l’intérieur tout ce qui est informatique, qui est notre principale activité”, ne pouvait que constater ce responsable d’un magasin d’informatique. “On va retourner tranquillement chez nous, mettre les employés en vacances forcées, au moins pour la journée. Et puis on reviendra voir si le courant se rétablit.”

Dans cette station-service de Nouméa, pas de carburant à la pompe, faute de courant, et des courses saisies à la main.

Pas de carburant à la pompe

À quelques pas, dans une station-service, des pompes à essence à l’arrêt, une partie magasin plongée dans l’obscurité, avec des frigidaires stoppés. Et des denrées qui prennent la chaleur. “On demande aux gens de venir avec des espèces et depuis ce matin, il n’y a que la boutique qui fonctionne”, indiquait le pompiste. Et pour une fois, on peut payer par chèque… “Depuis qu’il y a la coupure de courant, je saisis tout à la main”, expliquait l’employée à la caisse, le stylo et la calculatrice à portée. “L’appareil à carte marche quand il y a du réseau ou sinon, on prend les chèques, exceptionnellement. Quand le courant reviendra, on saisira sur ordinateur.”

Avec ou sans onduleur

Autre exemple de perturbation, dans la librairie voisine. "On a ouvert notre enseigne As de trèfle Magenta, puisqu’on a la chance d’avoir un onduleur là-bas", détaillait le directeur du groupe HBO - il fait référence à cet appareil qui permet d'assurer une alimentation électrique sans interruption. "Sur l’enseigne As de trèfle Quartier-Latin, on est bloqués, pour l’instant. On n’a pas d’électricité du tout, on attend des nouvelles d’Enercal pour pouvoir ouvrir l’enseigne le plus vite possible.”

Circulation à cette intersection très passante de Nouméa… sans feux tricolores.

Sans feu 

Dans l'intervalle, les équipes ont été conviées à rentrer à la maison. Revenir chez soi ou y rester, ça a été le lot de nombreux travailleurs du Grand Nouméa, ce lundi matin. Sans oublier celles et ceux qui n'ont pas pu en sortir parce que leur volet roulant et autre barrière électrique ne s'ouvrait pas. Ou les parents qui ont dû garder leurs enfants plus longtemps que prévu car la garderie a été contrainte de repousser son ouverture. Ajoutons que les automobilistes, eux, ont composé sans feu tricolore. L'occasion de rappeler qu'en cas de feux en panne, la règle qui s'applique est celle de la priorité à droite !

Voyez le reportage télé de Caroline Antic-Martin et Claude Lindor

©nouvellecaledonie

Un quart du réseau mobile HS

Au lendemain de cette panne mémorable, l’OPT-NC a dressé un bilan des perturbations occasionnées sur son réseau. Selon l’Office des postes et télécommunications, suite à cet incident imputé à la foudre, un quart du réseau mobile s’est retrouvé hors service. Ça a été le cas pour 26 % des antennes mobiles situées à Nouméa. A Dumbéa, ce sont 30 % des antennes qui ont été affectées. 35 %, à Païta, et 12 % au Mont-Dore. Toujours d’après l’OPT, lundi à 11h30, treize sites isolés restaient perturbés. “La situation est revenue progressivement à la normale”, jusqu’à retrouver des services pleinement opérationnels à 16 heures.