Une soixantaine de manifestants se sont réunis ce dimanche aux abords de l'aéroport international. A l'appel des coutumiers de Païta, ils ont dit leur inquiétude quant à l’éventuelle arrivée de relèves militaires ou administratives en Nouvelle-Calédonie dans le contexte actuel de pandémie.
La circulation n’a pas été bloquée, mais les banderoles qui ont fleuri à Tontouta, sur le rond-point qui mène à l’aéroport, affichaient les revendications des coutumiers de Paita et de leurs soutiens : Non, à la relève militaire. Prévu de longue date, un avion transportant environ 180 personnes aurait dû atterrir tôt ce matin, mais il a été déprogrammé.
Un reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry :
On veut protéger notre pays mais aussi nos gens.
- Clément Païta, grand chef de Païta
Contre une arrivée massive
Autour du grand chef, une soixante de personnes, mobilisées dès 6 heures du matin. A quelques mètres de là, un fourgon de gendarmes sécurise l’aéroport, mais l’ambiance est pacifique. Les manifestants ne sont pas contre les militaires, mais contre leur arrivée massive : la France est le quatrième pays le plus touché par le Covid-19.Notre idée était d'attendre le 11 mai. Mais il y a peut-être une possibilité de les faire arriver par petits groupes. Maintenant, comme ça se passe chez nous, il faut que ça soit confronté à la discussion d'ensemble. Et c'est l'ensemble qui décidera.
- Justin Gaïa, porte-parole de la grande chefferie de Païta
A une date particulière
Comme prévu, aucun avion, civil ou militaire n’a touché le tarmac. Mais, par leur présence, les coutumiers souhaitaient faire entendre leur voix lors de cette journée hautement symbolique : ce dimanche correspond au sixième anniversaire de la proclamation de la charte du peuple kanak.Un reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry :