Il y a un an, Harold Martin, maire de Païta, était condamné pour prise illégale d’intérêts à deux mois de prison avec sursis, cinq millions d'amende et deux ans d’inéligibilité. L'homme politique était jugé en appel, ce mardi matin. Cour d'appel qui rendra son arrêt le 13 novembre.
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Devant la cour d’appel de Nouméa, la défense d’Harold Martin n’a pas varié d’un iota. Pour le principal mis en cause dans cette affaire, présent à la barre ce mardi matin, et son avocat Philippe Reuter, il n’y a pas eu d’enrichissement personnel. Et donc pas de prise illégale d’intérêt.
Le compte-rendu de Sheïma Riahi et Brigitte Whaap.
Ecoutez maître Philippe Reuter, avocat de la défense au micro de Malia Noukouan.
Pour son avocat, maître Philippe Reuter, «ces éléments avancés par l’avocat général n’ont pas de sens», puisque la fameuse commission n’a pas de pouvoir de décision. Selon lui, Harold Martin y a participé à titre d’information et sur invitation de la province Sud, mais aucune délibération n’a été arrêtée.
Le compte-rendu de Sheïma Riahi et Brigitte Whaap.
Il y a onze ans...
Pour rappel, en juin 2007, le maire de Païta signe avec son frère et sa sœur un compromis de vente. Il concerne la cession d'un terrain familial de onze hectares, situé au cœur de la commune, à la société Nova constituée un mois plus tôt. Montant de la vente : 250 millions de francs CFP.Déclassement et commission d'urbanisme
Sauf qu’entre temps, c'est-à-dire avant la signature effective de l’acte, Harold Martin participe à deux réunions. Un comité d’études sur le déclassement de ce foncier, alors qu’il était à la fois maire et vendeur, et une commission provinciale d’urbanisme commercial qui émet un avis favorable au projet de grande surface sur ledit terrain.Pour le ministère public, un intérêt à siéger
Pour l’avocat général, celui-ci a été vendu à son juste prix, il n’y a pas eu d’enrichissement personnel. En revanche, il y a infraction au regard du droit puisque Harold Martin avait un intérêt à siéger au sein de la commission : que la vente du terrain aboutisse. En outre, le paiement n’était pas encore soldé.Harold Martin: «on était pressés»
A la barre, l’homme politique se défend d’avoir influencé les décisions. «En tant que maire, je n’ai aucune compétence en matière d’urbanisme, argumente-t-il. Je ne donne qu’un avis, qui sera suivi ou non, et je ne délivre pas de permis de construire. C’est la compétence de la province Sud.» Et d’ajouter: «Dans la famille, on était pressés. Il fallait vendre le terrain, pour payer les droits de succession, ma mère étant malade. Le problème est réglé, point.»Ecoutez maître Philippe Reuter, avocat de la défense au micro de Malia Noukouan.