Il y a quarante ans, le crash du DC4 à Païta

Le Douglas DC4 était affecté à ce qui était alors la base aéronavale de Tontouta.
Le 21 janvier 1982, un appareil de l’aéronautique navale s’écrasait en Nouvelle-Calédonie, de nuit, sur la montagne au-dessus de la tribu de Bangou. Il effectuait des vols d'entraînement. Aucun des sept hommes à bord n'a survécu. Chaque année, une commémoration rappelle le souvenir de ce drame. Mais pas aujourd'hui : contraintes sanitaires obligent, le quarantième anniversaire devra attendre.

A regret, l’Ammac a dû renoncer à commémorer le crash du DC4 Marine ce 21 janvier. L'Association des marins et marins anciens combattants ne manque pourtant pas d'organiser le jour-même un hommage qui a lieu à la chapelle de Bangou, et ce quarantième anniversaire ne devait pas échapper à la tradition. Mais la crise sanitaire a eu raison de la cérémonie qui associe une délégation de la base aérienne voisine, les représentants de la commune et les habitants de la tribu. Elle devrait tout de même avoir lieu, plus tard dans l’année. Parce que le devoir de mémoire demeure important.

Le récit du crash et l'enquête qui a suivi raconté dans le quotidien "Les Nouvelles calédoniennes".

Par une nuit noire de 1982

Au soir du 21 janvier 1982, à partir de 19 heures, l'avion effectuait des vols d'entraînement au profit des pilotes et des mécaniciens de bord. Au programme : une série de décollages et d'atterrissages avec des simulations de pannes croissantes et l'application des procédures d'urgence. L'appareil a engagé sa dernière rotation, pris de l'attitude, assuré un ultime contact radio. Mais de façon inexpliquée, il a viré sur la gauche au lieu de la droite, et il est allé percuter le mont Kokoreta. Il était 21h04.

L'épave du DC4 sur le mont Kokoreta au-dessus de Bangou, à Païta.

Des causes toujours inexpliquées

Le choc n'a laissé aucun survivant au sein de cet équipage confirmé, faisant sept morts, et marquant les esprits. Aujourd'hui encore, les causes du drame restent obscures. "A l'époque, les boîtes noires n'existaient pas dans ce type d'aéronef", explique René Charlot, le président de Ammac en Calédonie. "On a des suppositions, on n'a jamais pu définir réellement ce qui s'est passé à bord. Il est parti. Tout se passait bien, jusqu'au moment où on n'a plus rien entendu sur la fréquence."

En projet

Un souvenir indélébile pour les habitants de Bangou, notamment, qui en ont été témoins. Durant des années, un éclat blanc visible depuis la RT1 a rappelé la présence de l’épave, avant d'être masqué par la végétation. Depuis 2014, l'Ammac a le projet de dégager la carlingue, de planter sept pins colonnaires en mémoire des victimes et de créer un chemin d’accès. Reste à obtenir l’accord des coutumiers.

René Charlot, président de l'Ammac-NC, montre l'emblème de l'escadrille 9S à laquelle appartenait le DC4 qui s'est écrasé à Païta en 1982.

Un avion spécial

L'appareil, qui appartenait à l’escadrille 9S de l’aéronautique navale, n'était pas un engin comme les autres : il est associé à des grands de l’histoire moderne. Le Douglas DC4 a été offert par Harry Truman, président des Etats-Unis dans l'après-guerre, au général de Gaulle "qui a eu l'occasion de l'emprunter deux fois lors de ses venues dans le Pacifique". Remis en 1963 à la Marine nationale, il a rejoint sa base d'affectation à Tontouta en janvier suivant.

Le quarantième anniversaire du crash au-dessus de Bangou