Le deuxième conseil municipal de l’année a commencé par un double hommage à des personnalités disparues cette semaine. Jeudi soir, Willy Gatuhau a évoqué la mémoire de Ronald Martin, qui a occupé son fauteuil avant lui, entre 1983 et 1995.
Hommage à feu le maire Ronald Martin
Le troisième maire de Païta, décédé lundi 20 mars, “était quelqu’un de très très attaché à sa commune d’une part, mais à l’Histoire de la Nouvelle-Calédonie”, a répété le premier édile, rappelant que “son dernier combat était de faire classer en monument la tombe Paddon”. Un éleveur à l’initiative de ce qui allait devenir la Fête du boeuf. Le fameux bœuf à la broche qu’on se partage chaque année durant l’événement, “c’était Ronald Martin”.
Une élue communale s'en est allée
Soana Thelotte, née Tagatamanogi, faisait, elle, partie du conseil municipal. Comme élue sur la liste Païta en confiance, de la majorité. Willy Gatuhau, "affecté" par cette disparition survenue mardi 21 mars, a salué "quelqu’un qui a conjugué sa vie familiale et celle de la commune, et tout ça dans la discrétion. Elle était très engagée auprès de la jeunesse, notamment dans le monde associatif", a-t-il continué, en mentionnant aussi son engagement dans l'humanitaire. Soana et son époux Maxime ont créé en 1987 le club de handball ES Païta. Elle, travaillait dans l'enseignement catholique. "A Jean XXIII, on me dit qu’elle a sauvé des âmes, des élèves en difficulté." A la table du conseil, Soana Thelotte est remplacée par Esmeralda Totele, 23 ans.
Un conseil très axé finances
Après un temps de silence, place à la vingtaine de délibérations, toutes adoptées. Une longue série concernait les finances. Une fois évacués les différents textes sur les reports des restes 2022, notamment, Païta a voté son budget 2023. En cette quatrième ville du pays en nombre d'habitants, 24 563 au dernier recensement, il se monte à presque cinq milliards de francs CFP (4 981 525 736 F). Dont un peu plus de trois milliards en fonctionnement (3 061 140 223 F) et un peu moins de deux milliards en investissement (1 920 385 513 F). Priorités affichées, dans un contexte économique contraint qui doit quand même composer avec l’accroissement de la population : les routes, la sécurité et le "maintien du service public partout malgré les contraintes".
Un effort sur les routes
Les routes sont de fait concernées par toute une série d'opérations inscrites à ce budget primitif, en investissement :
- 118 millions pour du revêtement,
- cent millions affectés en particulier à la route du littoral dont le mauvais état est pointé par ses usagers. Il en a d'ailleurs été question plus tard dans la séance.
- 46,6 millions dédiés à des travaux routiers non précisés,
- 42 millions pour la VU 168,
- trente millions pour la route d'Onghoué,
- 422 000 F pour la VU 186.
Parmi les autres gros chantiers annoncés, celui du rond-point envisagé à hauteur du Fale fono, pour desservir la route qui reliera l'Arène du Sud à l'hypermarché en cours de construction. Une enveloppe de cent millions est inscrite cette année.
"Le Nord au centre des enjeux"
Lu dans le compte-rendu de ce conseil sur la page Facebook de la mairie : "Le secteur Nord de la commune est au centre des enjeux avec la poursuite des travaux routiers sur Onghoué, Caricaté, Nassandou et Tamoa, la sécurisation de l’alimentation en eau et le lancement des travaux du Centre de première intervention de Tontouta." Ce centre de secours est envisagé depuis plusieurs années sur la zone aéroportuaire, et financé dans le cadre du contrat d'agglomération signé avec l'Etat et la province Sud. Au budget 2023, une centaine de millions sont inscrits en crédits de paiement pour cette opération.
On relèvera en outre 27,6 millions destinés à sécuriser l'alimentation en eau potable dans le quartier du Mont-Mou, qui en a bien besoin. Il est aussi annoncé d'autres caméras de vidéosurveillance, le renforcement de la brigade canine à la police municipale ou un effort sur l’éclairage public.
Discussion sur les agents de médiation
Côté "maintien de la qualité du service public", l'exécutif insiste sur la "pérennisation des services de cantine, de transport, et le maintien du dispositif de médiatrices et médiateurs dans et aux abords des établissements scolaires pour lesquels des travaux notamment de sécurisation sont programmés."
Au moment de passer au vote de ce budget, Jessica Marengo (liste Païta, votre identité, notre richesse) a justement demandé si la mairie avait à ce jour des agents de médiation à hauteur des collèges.
"La réponse est non", a répondu Willy Gatuhau, avant d'expliquer que le nombre des ces personnes a été passé de 74 à 60 et devrait, "sauf si je trouve des solutions d'ici là", descendre à 45. Un besoin d'économie qu'il a mis en parallèle avec le maintien du service de garderie périscolaire le matin dans les écoles. "Cette baisse d'effectifs a fait que sont passés à la trappe les agents postés aux abords des collèges et lycées." L'occasion d'évoquer des difficultés récemment rencontrées avec des élèves ou des parents à la sortie d'établissements scolaires.
Objets trouvés
De cette séance de conseil, on peut encore retenir qu'un service des objets trouvés va être créé, et confié à la police municipale. A noter que le même soir, le Mont-Dore examinait son budget 2023, tout comme Boulouparis l'a fait ce vendredi.