Le maire de Païta a exprimé, jeudi, sa colère quant à la coupure persistante de la RT1 à la suite de l’éboulement dans le col de Katiramona. Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a attendu le lendemain pour dérouler ses arguments.
Après le coup de gueule, la mise au point. Dans un communiqué diffusé ce vendredi 21 mai, le gouvernement réagit aux positions vertement exprimées la veille par le maire de Païta, Willy Gatuhau. Sujet de la polémique ? La fermeture de la RT1 à hauteur du col de Katiramona, à cause du glissement de terrain qui commencé début février - c’était à la suite de la très pluvieuse dépression Lucas, à proximité de la carrière.
A qui la compétence ?
Trois mois et demi plus tard, alors que la situation n’en finit pas d’être contraignante pour les riverains et les automobilistes, les travaux de dégagement se font attendre. La municipalité le dénonçait jeudi. Le statut territorial de la voie implique que son dégagement est de la compétence du gouvernement, argumentait le maire.
"Les premières constatations ont établi que l’éboulement provenait d’un terrain privé au-dessus de la route territoriale, qu’il a obstruée avant de s’étendre en contrebas du col", répond le communiqué. "Le blocage de la RT1 est donc une conséquence de cet éboulement. La RT1 n’est pas en cause."
"Terrain privé"
"Même si la RT1 traverse la zone de l’éboulement, la Nouvelle-Calédonie n’est en aucun cas compétente pour procéder à des travaux sur un terrain privé", poursuit l’argumentaire. "Cette responsabilité appartient en premier lieu au propriétaire ou, en cas de danger grave ou imminent, au maire de la commune de Païta qui est l’autorité de police compétente en matière de sinistres."
Selon le gouvernement, une expertise judiciaire en référé a été demandée, "afin de déterminer le partage des responsabilités dans les causes de l’éboulement", et ensuite "se rapprocher du propriétaire concerné afin de trouver une solution amiable".
Près d'un milliard de francs
L’un des points d’achoppement, c’est le montant estimé du chantier - près d'un milliard de francs - et la part qui pourrait incomber à la ville. "Considérant que cela excède largement les capacités financières de la commune de Païta", le gouvernement "a proposé de prendre en charge 80 % de cette somme", argue-t-il. "Il a aussi été proposé que la mairie de Païta délègue, par convention, la conduite des travaux aux services de la Nouvelle- Calédonie, mieux équipés."
A propos de la convention
C’est un autre élément de friction. Jeudi, Willy Gatuhau donnait un sens différent à ce paraphe qui lui est demandée avant d’entamer les travaux. "Les termes de cette convention ont été convenus avec la mairie de Païta, qui en conteste aujourd’hui les modalités", attaque à son tour la Nouvelle-Calédonie. "Le gouvernement, conscient que la situation demeure préoccupante, est dans l’attente de la réponse du maire de Païta afin que les travaux puissent être engagés dans les plus brefs délais."
Ce communiqué intervient alors que les services du gouvernement avaient été sollicités par NC la 1ere, dès mercredi et encore jeudi. Ils expliquaient alors ne pas pouvoir se prononcer sur le sujet...