"S'il n'y a pas de discussions, il n'y aura que le dégel (du corps électoral) là, mais autant aller plus loin", lance Sonia Backès lors de son interview au journal télévisé de NC la 1ère le 30 juillet. "Plus on arrivera à se parler, mieux on arrivera à régler les choses", continue-t-elle.
En effet, Emmanuel Macron fixe à début 2024 son projet de révision de la constitution française. Modification nécessaire pour acter le dégel du corps électoral et, de manière générale, le futur statut du territoire. Mais l'adoption de cette révision ne sera pas aisée. Plusieurs propositions sont sur la table : entre 3 et 10 ans de résidence en Calédonie. Encore faut-il que les groupes politiques parviennent à un consensus.
Sonia Backès revient sur le discours du chef de l'Etat : "Je crois que les Calédoniens avaient besoin d’espoir, le président de la République a posé les choses, en disant : 'on va passer à autre chose'. La Caledonie va rester française, le corps électoral ne peut pas rester gelé. Maintenant il y a tellement de choses à construire. On a été invité à continuer à travailler sur la répartition des compétences, l’organisation des institutions....". Et elle ajoute : "maintenant moi, j’attends qu'on ferme nos contentieux. (...) On va devoir continuer d’avancer ensemble."
Passé, avenir ?
"On s’est rendu compte pendant les campagnes référendendaires que les indépendantistes parlaient beaucoup du passé et nous beaucoup d’avenir", commente la cheffe de file des Loyalistes. "Je pense que le président de la République a voulu dire que ce chemin du pardon permettra, je l’espère, à ceux qui ont besoin de parler du passé d’en parler et pour enfin construire l’avenir."
Il est vrai que pendant son discours, Emmanuel Macron est revenu de nombreuses fois sur la notion de passé et notamment sur le "chemin du pardon". "Il y a des blessures, des événements en Nouvelle-Calédonie qui sont tus, dont on ne parle pas, peut-être ce chemin (du pardon) nous permettra, aux uns et aux autres, de se parler. Si on peut mettre les choses sur la table, une fois pour toutes et enfin parler de la construction de l’avenir", répète la présidente de la province Sud.
Donner un cap
"L’idée c’est de donner un cap", lance Sonia Backès. "Ça fait trente ans qu’on est sur l'indépendance ou pas l'indépendance. On a décidé de rester français, maintenant on passe à autre chose. On a nos institutions au bord du gouffre et on continue de parler d’indépendance ou non", lance-t-elle.
À la journaliste, Thérèse Waïa, elle répond que "c’est la faute de tout le monde". Avant de revenir sur les discussions à venir : "la plupart des sujets nous concernent, nous, Calédoniens. Oui, le dégel concerne l’Etat, il a pris son engagement. Le reste dépend de nous, on sait que ça ne marche plus, le gouvernement collégial ne fonctionne plus. Il faut qu’on grandisse et qu’on se parle."