Jeune conducteur tué à Thio : l’auteur présumé des tirs est mis en examen pour homicide volontaire

Le village de Thio
Au sortir d'un triste week-end à Thio, l'habitant accusé d'avoir mortellement blessé au fusil de chasse un jeune conducteur qui faisait des dérapages, a été mis en examen pour homicide volontaire, et placé en détention provisoire.

Homicide volontaire, c’est le chef d’accusation pour lequel un habitant de Thio est poursuivi en justice. Il est accusé d’avoir tiré dans la nuit de vendredi à samedi sur un jeune homme qui a succombé à ses blessures. Dans un communiqué diffusé ce lundi soir, le procureur de la République revient sur le déroulement de ces faits tragiques. L’enquête a été menée par la brigade de recherches de Nouméa et la brigade territoriale de Thio.

Gymkhana

Il est environ 2h30, le 1er juillet. Le conducteur d’une Mercédès, âgé de 22 ans, qui revient de la fête de la Mandarine à Canala, effectue des dérapages à l’intersection du pont de Thio, à grand bruit et avec beaucoup de poussière. “Agacé”, poursuit Yves Dupas, le résident d’une propriété voisine s’empare de son arme d’épaule, un fusil de chasse, armé de chevrotine neuf grains, ce qui représente des projectiles de huit millimètres.

Touché à la tête

Il sort de chez lui et tire “à cinq reprises en direction du véhicule, situé à une distance de quarante mètres”. Selon les premières constatations balistiques, le véhicule est touché par au moins deux tirs, c’est-à-dire une série de projectiles. L’un d’eux atteint le conducteur à l’arrière de la tête. La voiture termine contre une barrière. Transporté au dispensaire, le jeune adulte va décéder vers 6h30, “durant son transport vers le centre hospitalier”, décrit le procureur. “Une autopsie sera pratiquée dans les prochains jours, le parquet ayant également requis une expertise toxicologique.”

Tiré "sans réfléchir"

Avant l’arrivée des gendarmes, l’auteur présumé des tirs est “victime de violences de la part de plusieurs jeunes. Il a été découvert allongé sur le sol, atteint notamment par un coup au niveau de la tête qui a justifié son hospitalisation, avant son placement en garde à vue intervenu dans le courant de samedi après-midi”. Au cours de celle-ci, signale Yves Dupas, l'homme, âgé de quarante ans, a reconnu avoir fait feu en direction du véhicule qui perturbait le quartier. “Il ne se souvenait pas du nombre de tirs effectués”, indiquant “qu’il avait tiré ‘sans réfléchir, et sans vouloir blesser ou tuer quelqu’un’”.  Et de dire “qu’il regrettait son geste, en prenant conscience ‘qu’il avait enlevé la vie à une personne et à sa famille’ que par ailleurs, il ne connaissait pas”.

Profil "sans histoire"

Le quadragénaire, “qui présente quelques antécédents routiers, a précisé qu’il avait consommé de l’alcool au cours de la soirée. Une expertise toxicologique est en cours. Totalement inséré, décrit encore le procureur, il était plutôt apprécié dans le voisinage, pour son profil calme et sans histoire.” A présent mis en examen pour homicide volontaire, il encourt une peine de trente ans de réclusion criminelle. A noter que le juge des libertés et de la détention a ordonné son placement en détention provisoire, suivant là  les réquisitions du parquet et la demande du juge d’instruction.