Thio : le conducteur du pick-up volé condamné à deux ans et demi de prison, pour trois affaires

Photo d'illustration
Au lendemain de l’opération "ville morte" qui dénonçait la délinquance à Thio, les derniers évènements survenus dans la commune étaient évoqués devant la justice, ce mardi matin. L’un des deux présumés voleurs de voiture blessés par balle jeudi 25 août a comparu au tribunal de Nouméa. Cet homme de vingt ans devait répondre de recel d'un véhicule en le conduisant, mais était aussi jugé pour deux autres affaires.

A seulement vingt ans, il a déjà seize condamnations à son casier judiciaire. La majorité pour vols, tentatives de vols et recel. Et ce depuis 2018, alors que le jeune homme était mineur à l’époque. A chaque fois, le même mode opératoire. Il s’introduit au domicile de ses victimes, brise la vitre arrière du véhicule puis s’attaque au neiman pour atteindre les fils et s’enfuir au volant de la voiture. 

Légèrement blessé par tir de fusil

Présenté en comparution immédiate ce mardi matin à Nouméa, pour trois affaires, il a reconnu les faits qui lui étaient reprochés, précisant qu’il vole surtout à Thio. Là où s’est produite sa dernière arrestation, le samedi 27 août. C’est d’ailleurs sa propre famille qui l’a poussé à se rendre alors qu’il s’était enfui du pick-up volé après les coups de feu tirés en sa direction, jeudi soir, à Saint-Philippo. Légèrement blessé, il était également jugé ce matin pour un refus d’obtempérer face aux gendarmes, le 20 août, après avoir dérobé un véhicule de la SLN aux ateliers du bord de mer.

"Justice injuste"

C’est là que le ton est monté lors de l’audience. L'accusé se défend, agacé de cette situation qui lui est reprochée, et lâche que "la justice est injuste". Le procureur de la République rappelle qu’il a été condamné par le passé et détenu à plusieurs reprises, mais que rien n’a changé dans son comportement. Chose que le multirécidiviste confirme puisque qu’il déclare : "La prison, ça ne sert à rien. Quand je vais sortir, je vais recommencer."  Le ton monte à nouveau et le jeune adulte coupe la parole au juge qui lui rappelle qu’il doit désormais réagir, payer sa dette à la société en passant par le Camp-Est. Le mis en cause ajoute, en parlant des victimes de ces vols : "On s’en fout, d’eux."

Au-delà du réquisitoire

De son côté, l’avocate de la défense dresse le portrait d’un jeune en perte de repères, avec un passé familial difficile. Décès de la mère alors qu'il a seize ans, père absent, décrochage scolaire… Mais après délibération, le tribunal est allé au-delà des réquisitions du procureur. L'homme a été condamné à deux ans d’emprisonnement, avec maintien en détention, et révocation d’un sursis de six mois qui avait été prononcé en 2020. Soit deux ans et demi. Un verdict salué par une volée d'insultes. Signalons par ailleurs que l'habitant qui l'a blessé jeudi dernier a été mis en examen.