Usine du Sud : nouvelle mobilisation en faveur de l'offre Sofinor-Korea Zinc

Que Vale écarte la piste du Suisse Trafigura et reconsidère l'option Sofinor-Korea Zinc, c'est le message martelé vendredi, en Nouvelle-Calédonie, à l'appel du collectif «Usine du Sud = usine pays». Il a notamment pris la forme d'une marche à travers le centre-ville de Nouméa.
 
La police a décompté plus de mille manifestants en milieu de matinée puis jusqu’à 2 300, dans la marche organisée ce vendredi à Nouméa, tandis que les organisateurs évoquent plus de trois mille personnes. Une nouvelle mobilisation à l’appel du collectif «Usine du Sud = usine pays».
 

Marche à Nouméa

Cette grande marche s’est étirée une partie de la matinée à travers le centre-ville, afin de soutenir l’option de rachat proposée par le consortium Sofinor-Korea Zinc dans le dossier usine du Sud. Une offre dont Vale a confirmé il y a quelques jours le rejet. C’est la reprise des parts de Vale Nouvelle-Calédonie par le Suisse Trafigura qui serait actuellement à l’étude.
 
 

Grève générale à l'appui

Le cortège a surtout rassemblé des sympathisants indépendantistes, mais de tout le pays. A l’image de ce participant venu de Lifou. Et pour la première fois, le mouvement était accompagné d’un appel à la grève générale par l’USTKE, venue grossir les rangs aux côtés de l’Ican (Instance coutumière autochtone de négociation) et des composantes du FLNKS. La manifestation portait la revendication d’entamer un dialogue autour de cette possibilité d’un rachat par le duo Sofinor-Korea Zinc.

Le reportage de Mathieu Ruiz Barraud :

Marche Usine du Sud / Ican du 30 octobre

 

Long arrêt près du haussariat

Les manifestants ont quitté après 9 heures la Deuxième Vallée-du-Tir, prenant le temps d’un arrêt prolongé devant le haut-commissariat. Une délégation menée par Raphaël Mapou y a déposé une lettre, interpellant le ministre des Outre-mer.

Le reportage de Lizzie Carboni et Ondine Moyatea :
©nouvellecaledonie
 

Reçus à la Moselle

La marche est aussi passée devant le Congrès avant de se diriger vers la baie de la Moselle, direction le gouvernement et la province Sud, où les représentants des manifestants ont été reçus. A chaque interlocuteur institutionnel, ils ont répété leur souhait d'une table ronde sur le dossier usine du Sud. Le collectif n’exclut pas de nouvelles mobilisations, tout dépendra des rebondissements dans le dossier. 
 

Dans le Grand Sud

Cette journée d’action a aussi pris la forme d’une fermeture des accès routiers qui mènent à la mine et à l’usine du Sud, tandis que les salariés de Vale ont été ce matin empêchés de prendre la navette maritime au quai FerryLe complexe industriel a réussi à maintenir son activité, avec tout de même des effectifs réduits. Le réseau routier a été rouvert dans l’après-midi. 
 

A Lifou

Le mouvement porté par le collectif et l'Ican a aussi été relayé en dehors de la province Sud : à Lifou, un «sit-in» de soutien était organisé devant la subdivision îles par des habitants de Drehu et des élus communaux, à l'appel du FLNKS et de l'USTKE.
 

Le Medef soutient le PDG de Vale-NC

Autre aspect du dossier, des propos tenus par Victor Tutugoro mercredi pour le bureau politique du FLNKS : «Antonin Beurrier n’est plus le bienvenu en Nouvelle-Calédonie» (contexte et explications ici). Or, le Medef-NC réagit ce vendredi par voie d’un communiqué signé de son président Samuel Hnepeune.
 

«Inacceptable»

Pour l’organisation patronale, «il est inacceptable de tenir de tels discours, notamment quand il s’agit de décisions émanant d’un groupe et en particulier d'un dirigeant d'entreprise, qui milite pour l’actionnariat salarié et pour une offre de reprise qui permette un avenir pérenne d’un outil essentiel du Pays».