Le 12 février dernier, deux jeunes femmes de 22 ans et une enfant de 8 ans étaient portées disparues. Elles avaient été emportées par le torrent après un lâcher d’eau du barrage de Yaté.
Un premier corps avait été retrouvé au lendemain du drame.
Les secours l’avaient découvert sur un platier, à hauteur de l’embouchure au village de Yaté.
Des analyses en cours
Deux mois plus tard, les recherches se poursuivent :
" A ce stade, on a retrouvé un corps, dès le lendemain. Les deux autres, pour l’instant, il y a quelques indices, mais on n’a pas de certitudes formelles les concernant. Donc on attend d’avoir ces précisions. Il y a des analyses en cours" explique le colonel Fabrice Spinetta, commandant de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie.
L’importance de retrouver les traces des disparues
Si les chances de retrouver les deux disparues vivantes sont extrêmement minces, l’enquête se poursuit. Avant tout pour retrouver le corps des victimes.
Un objectif aussi important pour les familles que pour les enquêteurs.
" Pour les familles, pour qu’elles puissent faire leur deuil. C’est important également pour la justice, de façon à pouvoir déterminer les circonstances du décès, de s’assurer que le décès a bien eu lieu dans les circonstances qui nous ont été décrites par les témoins".
Un contexte difficile
De leur côté, les familles des victimes mènent elles aussi leurs recherches.
Certains sont descendus spécialement de Belep pour retrouver la trace de leurs proches. Un contexte particulièrement difficile.
" On ne minimise pas la détresse, donc il faut pouvoir gérer les familles, éviter qu’elles-mêmes ne retournent sur le site, qu’elles se mettent en danger pour refaire ce qu’on a déjà fait. Enquête également complexe au regard du site. Il y a un risque, il y a un danger. Nos enquêteurs ne vont pas pouvoir rester H 24 sur le site" poursuit le colonel Spinetta. "Deuxièmement, ce qui est certainement la dimension la plus importante, c’est qu’il y a l’océan à 5 km, donc potentiellement, les corps peuvent rejoindre l’océan très rapidement, et là, on a beaucoup moins de chances de retrouver des restes humains".
Depuis 1996, un arrêté du gouvernement interdit la baignade et le stationnement sur les berges, le long de la rivière, en aval du barrage de Yaté.
C’est le cas du célèbre "trou bleu" où s’est déroulé le drame, ce 12 février.
Un lieu pourtant très prisé des Calédoniens, notamment le week-end.
Rappelons qu’à ce stade de l’enquête, la responsabilité d’Enercal, l’exploitant du barrage qui a procédé au lâcher d’eau, n’est pas engagée, le groupe de promeneurs ayant été alerté du danger imminent.