Graziella. On connaît maintenant le prénom de cette femme de 54 ans décédée samedi, poignardée par son compagnon à Yaté. Ils étaient tous deux parents de sept enfants. Au lendemain du drame, le communiqué du procureur de la République ne mentionne ni identité, ni détail de la biographie de la victime.
"Ce que j'aimerais, c'est qu'on puisse dire son nom"
L’histoire de Graziella et de son mari est intime, mais le fait divers s’inscrit dans un phénomène de société, qui trouve ses racines dans les inégalités homme-femme. Alors faut-il incarner les féminicides, pour mieux en comprendre la mécanique ? C’est ce que croit en tout cas la présidente de l’association "Cris et pleurs de femmes", Yvette Danguigny. Sa nièce a été victime d’un féminicide en 2023. “Ce que j’aimerais, c’est qu’on puisse dire son nom. Qu’on puisse dire son parcours, si elle était mère, et ce qu'il s’est passé. C’est vrai que c’est difficile pour les familles, mais je pense qu’il faut dépasser tout cela. On ne pourra jamais combattre les féminicides, si on stagne sur certaines choses”.
Violences intrafamiliales en hausse
Un avis qui n’est pas nécessairement partagé par Anne-Marie Mestre, la présidente de SOS violences. “Raconter les histoires à l’occasion du procès ou d’un fait divers, pour remettre ce qui peut paraître abstrait dans le réel, il n’y a pas de problème. Mais nommément, je ne suis pas certaine que ce soit contributif pour la cause et pour les victimes”.
Dans un communiqué, l’Union des femmes francophones d’Océanie a appelé à un “sursaut collectif”. D'autant que les violences intrafamiliales sont en augmentation sur le territoire. Le 8 janvier dernier, le procureur de la République expliquait qu'au-delà de la procédure en cours pour les faits de Yaté, "le parquet constate une augmentation sensible des procédures de violences intrafamiliales, depuis la levée des mesures de restrictions de vente d’alcool et du couvre-feu.”