Le 27 mars, "la gendarmerie de Yaté a été avisée de faits de dégradation volontaire par incendie de plusieurs habitations au sein de la tribu de Touaourou, au lieu-dit Berger, au préjudice de plusieurs membres du clan Ouetcho qui ont quitté leurs domiciles suite aux exactions commises dans la nuit du 17 au 18 février 2024". Le procureur de la République communique sur les faits qui ont suivi la mort de deux personnes, sur fond de tensions entre plusieurs familles.
Le 20 février, deux hommes avaient été placés sous contrôle judiciaire, et mis en examen pour homicide et violence volontaire. Le 25 février, quatre personnes blessées étaient évacuées vers l'hôpital, après une rixe entre clans rivaux. Depuis, les tensions restent vives : violences, coups de feu et incendies font partie du quotidien des habitants. Une médiation, impulsée par le sénat coutumier est en cours, à Yaté. La mission a été confiée au père Roch Apikaoua. Il a pu rencontrer les deux parties, séparément trois fois depuis le 11 mars dernier.
Couvre-feu prolongé jusqu’au 15 avril
"Ces faits ont été commis dans les jours précédant le 27 mars 2024, notamment au moyen d’engins incendiaires retrouvés sur les lieux. Par ailleurs, la gendarmerie a été saisie entre le 31 mars et le 1er avril d’autres faits de destruction par incendie ainsi que de cambriolages accompagnés de dégradations, notamment de compteurs électriques ou d’arbres, toujours au préjudice de membres pro-Ouetcho dans leurs résidences inoccupées", ajoute Yves Dupas.
Des opérations de police technique et scientifique ont été menées par les enquêteurs et leur exploitation est en cours. Le délit de destruction volontaire d’un bien par incendie est puni de la peine de dix ans d’emprisonnement.